Ambient (Angleterre/États-Unis)
On aurait vraiment tort de penser que la musique ambiante « c’est toujours la même chose » et que cela ne sert que de « fond sonore », sans réelle profondeur. The Plateaux of Mirror, le deuxième volume des Ambient prouve le contraire. Il nous offre ici de la véritable poésie. Les improvisations de piano cristallin d’Harold Budd sont à l’honneur, créées à partir de sons traités par Eno et mises en valeur par son travail de production.
On retrouve au niveau de la pochette un extrait de carte, marque de fabrique des 4 volumes de la série Ambient. La musique devient topographique, dessinant les contours d’un nouvel univers vers lequel nous nous évadons. Un monde illustré par une musique aux allures romantiques, pourtant exécutées avec la précision d’une « science » de la production sonore.
La musique de ces plateaux inexplorés est proprement subjuguante, se mêlant à divers éléments. Elle semble avoir un lien avec le temps (celui de la méditation, des souvenirs notamment) dans laquelle elle se dilue, mais également avec l’espace, dans lequel elle s’installe. Elle génère en nous des images mentales et converse avec le silence, dont elle atteint la pureté. Enfin, elle semble entretenir une relation étroite avec la lumière, qui « transparaît » de façon magique dans cette œuvre (et dans presque tous les moments offerts par la série Ambient).
Liens avec le temps, l’espace, la lumière, l’image, le silence… On pourrait ajouter que la musique ambiante s’apparente à un parfum, embaumant un espace, et s’incrustant dans le temps. The Plateaux of Mirror se déroule de cette façon, loin de la brutalité de la modernité, et de l’accélération de notre quotidien. Un moment de fragilité et de douceur, nous enveloppant dans son éternité.
Note : 5,5/6
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