Néo-progressif (G.B.)
Clutching at Straws est le quatrième volet discographique terminant la période de Marillion avec Fish. Et elle s’achève peut-être avec leur disque le plus abouti. Moins inoffensif, plus incisif, présentant des musiciens davantage accomplis et mettant en valeur leur individualité au sein d’un collectif finalement uni et cohérent, malgré le contexte tendu dans lequel le disque fut réalisé. Une nouvelle fois, le côté conceptuel est présent puisque cet album porte sur l’alcoolisme ; musicalement cela se ressent également, déjà au vu du très bon enchaînement des premiers titres. Plus sombre que le précédent opus, Clutching at Straws dévoile de nouveaux morceaux variés et pénétrants affinant la personnalité artistique d’un groupe qui changera pourtant de formule après le départ imminent de son chanteur… Parmi ses innombrables temps forts on compte les soli de ‘Hotel Hobbies’ et l’enchaînement avec les deux titres suivants, eux-mêmes également marquants, mais aussi les ambiances de ‘Going Under’ & de ‘White Russian’, la section instrumentale de ‘Just for the Record’, la mélodie de ‘Slainte Mhath’, l’intimisme lumineux de ‘Torch Song’, l’anthémique ‘Sugar Mice’, la section finale du fantasque ‘Incommunicado’, intrinsèquement progressive, avec ces échanges et cette communion entre les divers instruments... Mais à mon sens, le meilleur titre de Marillion première période reste celui avec lequel ils nous quittent : ‘The Last Straw’… Franchement, avec un tel moment musical, qui viendra nous dire que le néo-progressif est nécessairement pompeux ? La composition est soignée, les voix percutantes, la tension palpable, le solo de guitare magistral… Un des plus grands titres de Marillion à n’en pas douter, morceau qui termine de belle manière un disque qui nous aura montré toute sa lumière noire. Et qui parachève donc la première ère d’une formation bientôt prête à réaliser sa mue.
Note : 5,5/6
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