Néo-progressif (G.B.)
À première vue, déjà, la pochette de Fugazi garde une grande fidélité avec l’imagerie bigarrée qui avait déjà été développée sur le premier opus, imagerie dans laquelle nous retrouvons la trace du bouffon, the jester… regardez notamment dans la glace… En outre, certains éléments relatifs aux titres du disque sont présents sur la jaquette : un puzzle, un caméléon…. Quant à la musique proprement dite, elle reste complètement dans le carcan 80’s et cela se voit dès ‘Assassing’ ; qu’on aime ou non la griffe de Fish, chanteur extravagant et versatile, et la marque si particulière de la production, ce titre d’ouverture demeure quand même globalement réussi, plutôt percutant, doté d’un refrain déterminé et d’arrangements synthé plutôt catchy… et puis j’aime beaucoup sa section middle, un changement habile de climat… Parmi les autres titres, je pense aussi aux ambiances de l’énergétique ‘Punch & Judy’ (particulièrement envoûtantes, aériennes et olympiennes sur la fin), premier single du disque, efficace et dynamique. Un morceau fétiche qui montre un Fish en grande forme. De même, le début fantasque et les dernières minutes de ‘Incubus’ demeurent de bons moments, avec cette section solo et ses atmosphères bien prenantes. On peut également compter sur la coda de ‘Emerald Lies’, un titre progressif dans l’âme, plutôt soigné et bien venu. En revanche, les autres compositions me laissent sur ma faim ; même le morceau-titre, qui pourtant part très bien, déçoit, et les derniers moments du disque demeurent ainsi vraiment étriqués, voire vraiment de mauvais goût sur la toute fin… Par ailleurs, je note surtout l’horrible refrain de ‘Jigsaw’, trop sentimental et finalement assez vilain. Dès lors, le disque reste donc un peu trop dans l’ombre de son prédécesseur, dont il est la suite logique mais peut-être un cran en dessous. En fait, Fugazi semble recycler l’influence Genesis 70’s pour mettre en quelque sorte un peu à plat sa propre version du Genesis 80’s, de façon plus ou moins inconsciente ; le néo-progressif de Marillion promeut ici une mouture un tantinet plus progressive (?) de ce qu’offre durant les 80’s certaines références/influences du prog sympho des 70’s (Yes, Genesis…) Avec plus ou moins de réussite. Mais, si Fugazi n’a pas forcément bien vieilli par endroit, il ne mérite franchement pas l’opprobre pour autant : à mon sens, c’est avant tout une affaire de réceptivité au style pratiqué ici par le groupe.
Note : 4/6
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