Kosmische Musik / Électronique / Ambient (Allemagne)
L’exploration des contrées cosmiques se poursuit avec Cyborg. Réalisé avec peu de moyens techniques, ce deuxième opus du maître reste une prouesse pour l’époque. Ici, la recherche avant-gardiste d’Irrlicht commence à se fondre avec les sons qui feront le futur de la discographie de Klaus Schulze. Une étape semble franchie. Armé désormais d’un proto-synthé VCS3, toujours très prisé de nos jours, Klaus Schulze continue d’ourdir ses nappes, ses strates harmonieuses, et de manipuler ses enregistrements d’orchestres. Une nouvelle grammaire du son se met en place.
Minimaliste par essence et maximaliste dans la forme (4 symphonies de 20/25 minutes), Cyborg montre aussi un caractère différent d’Irrlicht. Certes, la menace semble toujours latente, comme sur ‘Synphära’ et ‘Neuronengesang’ qui encadrent le disque et nous transportent dans un équilibre précaire. Mais les deux pièces centrales ‘Conphära’ et ‘Chromengel’, néo-classiques et tourmentées, demeurent plus mélodiques, dans une veine véritablement mélancolique, accompagnant le rêveur triste devant ses paysages dévastés. Klaus Schulze semble ici exploiter différemment l’aspect sombre de sa musique. Dans ‘Conphära’ par exemple, les sons acides d’une base synthétique en apesanteur laissent la place à des envolées de cordes électroniques, profondes et lugubres. Les atmosphères magnétiques nous enrobent, et nous font voguer à leur rythme. De même, l’excellent ‘Chromengel’, autre travail minutieux sur les ondes de cordes, nous compte à sa manière une poésie nocturne et sépulcrale, d’une beauté noire et funèbre.
Klaus Schulze nous délivre une nouvelle fois une œuvre monolithique, certes plus imposante encore qu’Irrlicht. Le style mérite d’être apprivoisé par l’auditeur qui souhaite s’aventurer avec courage dans ses régions froides, mornes et lunaires. Mais Cyborg reste surtout une œuvre introspective, réflexive. Visionnaires et planantes, les quatre grandes pièces atmosphériques qui composent le disque nous font découvrir les recoins du Temps, de l’Espace, et de notre Âme. Cyborg, au-delà de ce qu’il apporte à l’histoire de la kosmische Musik, est une véritable quête intérieure, et un voyage dans le temps, à travers les souvenirs du passé et les promesses du futur. Pour ces raisons, à la fois dérangeant et vitalisant, il demeure aussi un disque hybride. Et une fois écouté, le constat est éclatant : le cyborg nous a animés de son souffle.
Note : 6/6
L’exploration des contrées cosmiques se poursuit avec Cyborg. Réalisé avec peu de moyens techniques, ce deuxième opus du maître reste une prouesse pour l’époque. Ici, la recherche avant-gardiste d’Irrlicht commence à se fondre avec les sons qui feront le futur de la discographie de Klaus Schulze. Une étape semble franchie. Armé désormais d’un proto-synthé VCS3, toujours très prisé de nos jours, Klaus Schulze continue d’ourdir ses nappes, ses strates harmonieuses, et de manipuler ses enregistrements d’orchestres. Une nouvelle grammaire du son se met en place.
Minimaliste par essence et maximaliste dans la forme (4 symphonies de 20/25 minutes), Cyborg montre aussi un caractère différent d’Irrlicht. Certes, la menace semble toujours latente, comme sur ‘Synphära’ et ‘Neuronengesang’ qui encadrent le disque et nous transportent dans un équilibre précaire. Mais les deux pièces centrales ‘Conphära’ et ‘Chromengel’, néo-classiques et tourmentées, demeurent plus mélodiques, dans une veine véritablement mélancolique, accompagnant le rêveur triste devant ses paysages dévastés. Klaus Schulze semble ici exploiter différemment l’aspect sombre de sa musique. Dans ‘Conphära’ par exemple, les sons acides d’une base synthétique en apesanteur laissent la place à des envolées de cordes électroniques, profondes et lugubres. Les atmosphères magnétiques nous enrobent, et nous font voguer à leur rythme. De même, l’excellent ‘Chromengel’, autre travail minutieux sur les ondes de cordes, nous compte à sa manière une poésie nocturne et sépulcrale, d’une beauté noire et funèbre.
Klaus Schulze nous délivre une nouvelle fois une œuvre monolithique, certes plus imposante encore qu’Irrlicht. Le style mérite d’être apprivoisé par l’auditeur qui souhaite s’aventurer avec courage dans ses régions froides, mornes et lunaires. Mais Cyborg reste surtout une œuvre introspective, réflexive. Visionnaires et planantes, les quatre grandes pièces atmosphériques qui composent le disque nous font découvrir les recoins du Temps, de l’Espace, et de notre Âme. Cyborg, au-delà de ce qu’il apporte à l’histoire de la kosmische Musik, est une véritable quête intérieure, et un voyage dans le temps, à travers les souvenirs du passé et les promesses du futur. Pour ces raisons, à la fois dérangeant et vitalisant, il demeure aussi un disque hybride. Et une fois écouté, le constat est éclatant : le cyborg nous a animés de son souffle.
Note : 6/6
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