lundi 26 juillet 2010

MARILLION Misplaced Childhood (1985)

Marillion - Misplaced Childhood
Néo-progressif (G.B.)


Un concept album sur l’enfance… et un opus déjà plus personnel dans sa musique et dans ses thématiques… Marillion privilégie ici la cohérence, se tourne vers plus de subtilité, canalise ses émotions… pour en tirer toute la substance. S’il n’est pas encore à son apogée artistique, le groupe frappe cependant un grand coup avec Misplaced Childhood, disque faussement naïf et vraiment intrigant, nous plongeant dans l’univers mélancolique du passé. Un voyage léger et nostalgique, une échappatoire au présent, pour peut-être mieux le comprendre. Les claviers prennent une place royale, de premier plan, et les ambiances deviennent parfois même majestueuses, sans tomber véritablement dans le pompeux. Les musiciens optent ainsi pour une vraie cohésion, et restent très mesurés. Certes, Fish demeure toujours un peu excentrique, mais on le sent déjà beaucoup plus sincère. Globalement, en termes de son et d’époque, on est en plein cœur des 80’s mais cela n’empêche pas, contrairement aux a priori un peu présomptueux, la genèse d’un disque authentique et émotif, à défaut d’être génial, intégrant les divers éléments du concept album : outre quelques singles (l’emblématique ‘Kayleigh’ et le tendre ‘Lavender’), le groupe n’oublie pas de nous offrir comme il se doit un morceau épique (‘Blind Curve’), tout en soignant également ses transitions (‘Lords of the Backstage’ et l’excellente plage atmosphérique pleine de tension : ‘Bitter Suite’). Aussi, un morceau contenant toute l’essence de l’album attire l’attention : il s’agit de ‘Childhood’s End?’, éblouissant et mélancolique, grâce notamment à ses lignes de guitar delay et à ses claviers élégiaques… Un titre qui demeure pour moi l’une des grandes réussites du début de la carrière de Marillion. Le groupe prend ainsi encore un peu plus d’ampleur avec ce disque capital qui s’ajoute déjà au séminal Script for a Jester’s Tear... Triomphe commercial et succès artistique, album touchant et maîtrisé, Misplaced Childhood marque dès lors l’époque d’un son, et le progressif d’un de ses classiques.

Note : 5/6

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