Folk Rock (U.S.A.)
Objectivement, on ne peut pas vraiment dire que le premier album de Tim Buckley soit sa plus grande réussite. La faute à un parcours étourdissant et exceptionnel, le plaçant parmi les plus grands. Ce n’est pas non plus son œuvre la plus représentative, même s’il est difficile de déceler le « vrai » Tim Buckley, puisque sa musique prit des virages et des visages différents. Ici, les morceaux semblent assez classiques, assez convenus, tournant autour de 3 minutes. La musique de Tim Buckley ne prend pas encore son envol, lui qui est plus à l’aise pour casser les carcans des musiques folk, rock, blues, jazz afin de révéler leurs essences cachées. Pourtant, son premier disque présente déjà une certaine verve, une certaine beauté, et avant tout de la générosité. Déjà, il met en avant une voix exceptionnelle pour un garçon qui n’a pas encore atteint la vingtaine. Et puis il y a un titre que j’aime beaucoup : ‘Wings’. Ah, ces petits arrangements de cordes qui font toute la différence et nous transportent dans un vent de nostalgie. Ces cordes sublimes, on les retrouve même davantage sur le magnifique ‘It Happens Everytime’, poignant et témoin d’une véritable puissance émotive. À cela on ajoute également ‘Song for Jamie’ que j’aime bien, un peu plus cristallin. Je noterais enfin le discret ‘Song Slowly Song’ qui tranche assez bien avec l’arrivée de ‘It Happens Everytime’. En revanche il faut un peu plus s’accrocher sur ‘Strange Street Affair Under Blue’, ‘Valentine Melody’, ‘Aren't You the Girl’ et ‘Grief in My Soul’, titres nettement plus faibles, voire un peu agaçants quand on n’est pas de bonne humeur. Le reste est plus inoffensif mais s’écoute agréablement pour ses atmosphères sixties. Ce premier album reste le fruit d’une époque dont on estime la saveur, le son et le sens. Le fruit d’un cheminement personnel aussi, de sa rencontre avec Larry Becket, ami participant au disque pour ses textes et arrangements. Si l'itinéraire entrepris par Tim Buckley prendra moult directions que l’on ne peut percevoir jusqu’alors, la magie est déjà un peu là, en partie, tout comme les premières illuminations d’une voix mirifique qu’il va progressivement user tel un authentique instrument.
Note : 4/6
Note : 4/6
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire