
Progressif Symphonique (Angleterre)
Trespass, le deuxième album de Genesis, met en place l'esthétique très particulière du groupe. En effet, Genesis est avant tout une affaire d'esthétique. Même si l'on attend encore Hackett et Collins, les musiciens en présence révèlent une musique de qualité, délicate et cristalline, onirique et personnelle. Une musique pleine de retenue également, aux couleurs pastel. Genesis ressemble à un théâtre plein de mystère qui se joue en musique, à un livre de contes enfantins. Le groupe propose ainsi des morceaux nous aidant à rêver éveillés et à percer la magie des mondes de l'enfance que nous pensions révolue à jamais. Mais il ne faut pas s'y méprendre : Genesis c'est bien la musique de l'adulte qui revisite son enfance à la lumière de ses expériences... Concernant les morceaux proprement dits : ‘Looking for Someone’, tout comme ‘Visions of Angels’ ou ‘Dusk’, développent une atmosphère céleste, mystérieuse et brumeuse, dans laquelle se déploient des mélodies d'éternité. ‘White Mountain’ et son air enjoué et immédiatement mémorisable emballe l'auditeur, mais là encore, des spectres musicaux semblent roder, et cette ambiance amère et gelée que nous retrouvons dans de nombreux titres reste bien présente. Sur la seconde face du disque, ‘Stagnation’ conte une histoire amusante, et ‘The Knife’, telle l'apothéose de l'opus, entretient une montée progressive de tension chez l'auditeur, en proie à ces ambiances métaphysiques et angoissantes. Bref, un classique. À noter aussi le très bel artwork, les dessins évoquant visiblement les titres des chansons. Dans l'ensemble, Trespass est un excellent « début » et l'amorce d'une carrière de prestige, fleuron d'un progressif anglo-saxon raffiné et lumineux.
Note : 5/6
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