Progressif (Angleterre)
Y-a-t-il une vie après Peter Gabriel ? Telle est la question qui brûle toutes les lèvres après son départ. Ce nouveau disque, A Trick of the Tail, nous apporte une première réponse : il semblerait que oui. Il s’agit d’un disque raffiné, clair-obscur, qui lève le voile sur une musique sombre et envoûtante. Le théâtre qui s’ouvre à nous est proprement magnifique, même s'il était difficile de composer une œuvre capable de s’extirper de l’ombre du précédent disque, The Lamb Lies Down on Broadway. Les chansons embrasées et flambant neuves nous transportent sur les terres noires et brûlantes d’un monde englouti sentant le soufre. Dans ce nouvel album incandescent et féerique, Banks et Collins jouissent de nouveaux espaces. Rythmiques bouillantes, lignes mélodiques enchevêtrées, tout est au service d’une beauté lugubre et saillante au sein d’un disque fiévreux et allumé en diable, où l’art de l’ornementation délicate reste pratiqué avec une maturité sans faille. Dès l’incendiaire ‘Dance on a Volcano’, le bal s'ouvre dans un climat caniculaire. ‘Entangled’, comptine acoustique, est un vrai bijou, comme en témoigne sa magnifique section instrumentale. Il est en effet à noter que Genesis ourdit à la perfection ces passages instrumentaux, comme sur le rutilant et enthousiaste ‘Robbery, Assault & Battery’, ou encore sur ‘Ripples’, absolument magnifique. Le disque vaut largement le détour pour ces titres, comme pour son humour léger et cuisant. Autres cols du disque : ‘Mad Man Moon’ et le morceau éponyme, où les mélodies sont ici peut-être privilégiées, sans oublier l’épineux ‘Squonk’. À la fin de disque, le quasi-instrumental ‘Los Endos’ reprend légèrement ‘Dance on a Volcano’ et ‘Squonk’, et ce conte merveilleux se referme devant nos yeux de braise. Cultivant magie et élégance, A Trick of the Tail est un très grand disque, périlleux et passionné.
Note : 5,5/6
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