Post-Rock (U.S.A.)
Noir et blanc. Quatre gars un peu paumés, hébétés, l’eau du lac jusqu’au cou, souriant comme des illuminés. Telle est la fameuse pochette de Spiderland, qui a presque la valeur d’icône. En effet, ce qui marque avant tout Spiderland c’est le culte et l’aura qui entourent ce disque, pas très connu du grand public mais adulé dans le milieu : un luxe propre à certains opus underground.
Cet album s’est imposé progressivement comme l’un des fers de lance de la scène post-rock, mais pas tellement au sens de celui de Sigur Rós, de Talk Talk ou de Silver Mt Zion (même si Slint semble avoir influencé Godspeed). En fait, Spiderland reste davantage proche de l’énergie d’un Don Caballero qu’il influença, mais en plus épuré et intimiste, sombre et rachitique.
Les guitares distordues, acides et perfides (nous ne sommes parfois plus très loin du Crimson de Starless…), se placent indubitablement au centre du disque, pulsées par moment par une section rythmique slow/mid-tempo, souvent à la rage contenue. De temps en temps elles se retirent, plus discrètes, presque prêtes à dialoguer avec le silence. Les vocaux sont tantôt chantés, narrés, hurlés. Un climat noir d’aliénation semble végéter au sein de cette œuvre étouffante et claustrophobe, noire d’encre, composée au plus près de l’os.
Très homogène, l'opus n’en demeure pas moins irrégulier et imprévisible. Slint semble se trouver au sein de tous les équilibres précaires. Sec et minimal, brut et peu engageant, Spiderland s’apparente à un environnement complexe et réfléchi, et à un canon du genre. Le groupe emprunte les chemins désaxés du punk et post-punk, et devient l’affluant majeur des courants post-rock, indé et parfois même math-rock. Un jeu d’équilibriste animé par une verve primale et tourmentée, pour un disque séminal, tranchant et rayonnant, quasi-mystique, à l’aube d’une décennie qui n’a pas fini de surprendre.
Note : 5/6
Cet album s’est imposé progressivement comme l’un des fers de lance de la scène post-rock, mais pas tellement au sens de celui de Sigur Rós, de Talk Talk ou de Silver Mt Zion (même si Slint semble avoir influencé Godspeed). En fait, Spiderland reste davantage proche de l’énergie d’un Don Caballero qu’il influença, mais en plus épuré et intimiste, sombre et rachitique.
Les guitares distordues, acides et perfides (nous ne sommes parfois plus très loin du Crimson de Starless…), se placent indubitablement au centre du disque, pulsées par moment par une section rythmique slow/mid-tempo, souvent à la rage contenue. De temps en temps elles se retirent, plus discrètes, presque prêtes à dialoguer avec le silence. Les vocaux sont tantôt chantés, narrés, hurlés. Un climat noir d’aliénation semble végéter au sein de cette œuvre étouffante et claustrophobe, noire d’encre, composée au plus près de l’os.
Très homogène, l'opus n’en demeure pas moins irrégulier et imprévisible. Slint semble se trouver au sein de tous les équilibres précaires. Sec et minimal, brut et peu engageant, Spiderland s’apparente à un environnement complexe et réfléchi, et à un canon du genre. Le groupe emprunte les chemins désaxés du punk et post-punk, et devient l’affluant majeur des courants post-rock, indé et parfois même math-rock. Un jeu d’équilibriste animé par une verve primale et tourmentée, pour un disque séminal, tranchant et rayonnant, quasi-mystique, à l’aube d’une décennie qui n’a pas fini de surprendre.
Note : 5/6
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