lundi 18 juillet 2005

MUSEO ROSENBACH Zarathustra (1974)

Museo Rosenbach - Zarathustra
Progressif Symphonique Italien


La très belle pochette (également controversée) m’ayant fait à plusieurs reprises les yeux doux pour me plonger dans l’œuvre de Museo Rosenbach, je me dois bien de livrer un petit texte relatant mes impressions… Que ce soit au niveau de l’imagerie (tranchant allègrement avec les idéaux politiques rencontrés habituellement dans le prog italien) ou de la thématique du disque (le surhomme nietzschéen), Zarathustra est la musique d’une certaine émancipation, un disque symbolique très coté, proposant un progressif heavy, atmosphérique, teinté de nombreuses influences classiques.

A travers une musique technique, puissante, appliquée et riche, dont l’aspect sombre est bien mis en valeur par la présence parfois imposante des claviers, l’œuvre va réveiller le surhomme qui sommeille en nous, ou plus exactement ce qu’il y a de surhumain. À quoi cela correspond-il ? A une élévation de valeur, à un dépassement du mode de vie humain que l’on retrouve de façon prédominante dans la culture contemporaine en Europe et au type pulsionnel que celle-ci propose : celui du « bon », lié aux valeurs morales. Le surhumain renvoie à l’homme le plus sage ou le plus fort, à celui qui a pour tâche la transfiguration de l’existence.

Concernant les morceaux de l’album, le principal highlight est la longue suite ‘Zarathustra’, présentant des thèmes mélodiques intéressants ('Il Re di Ieri' et 'Superuomo' notamment) et une structure complexifiée. Les trois autres morceaux évoquent eux-aussi des concepts nietzschéens (l’éternel retour, et une référence à l’ouvrage Par-delà bien et mal) et restent dans un style similaire très appliqué (on notera surtout 'Della Natura'). Dans l’ensemble de l’oeuvre, on perçoit l’essence du groupe, son intelligence, ses motivations et son caractère, notamment à travers la dextérité des musiciens et l’énergie de la voix de Stefano Lupo Galifi.

Ce disque à l’originalité presque symbolique montre aussi la marque de fabrique de nombreux groupes progressifs : une certaine vigueur dans l’interprétation, une grande symbiose entre les musiciens et un héritage classique. Ce dernier point compense le fait que le rock ne se soit pas créé, ne se soit pas forgé une véritable culture en Italie par comparaison aux pays anglo-saxons (notons que la scène anglaise est plus porté sur des influences jazz et rock, la scène allemande sur la musique contemporaine)… Zarathustra est un album qui respire son époque tout en l’anticipant, en tentant de la dépasser. Une œuvre phare qui guide l’auditeur curieux en l’illuminant sans cesse dans ses découvertes.

Note : 5/6

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