Post-Rock / Expérimental (U.S.A.)
Ce disque de Tortoise m’intéresse tout particulièrement. Déjà pour sa qualité intrinsèque, mais aussi pour sa façon de synthétiser diverses influences : le rock, le jazz, le dub, l’électro, mais également, et surtout, la musique progressive allemande… De tout cela émerge un post-rock tourné évidemment vers l’expérimental, au sein d’un disque résolument moderne n’oubliant pas les racines qui lui insufflent énergie et inspiration.
En tout cas, le track-listing évoque indéniablement les structures globales de nombreux disques de progressif : un long morceau suivi d’une petite collection de titres plus courts. Pièce montée de 21 minutes, ‘Djed’ montre très précisément les exigences et l’ambition de cette formation douée : un pot-pourri célébrant l’héritage d’une partie de la musique allemande du XXème siècle (Stockhausen et indéniablement Neu!…), lorgnant également vers des horizons jazz-rock progressif... et vers de nouvelles dynamiques magnétiques.
Post-kraut, post-punk, post-rock… Tortoise opère ainsi à cœur ouvert dans la musique du XXème siècle en lui offrant une œuvre intelligente. L’ensemble de l’album révèle d’ailleurs d’autres trésors, d’autres énigmes, que ce soit les couloirs lumineux de ‘Glass Museum’, les expérimentations des profondeurs sur ‘Dear Grandma And Grandpa’ ou encore la mélancolie de ‘Along Rivers Banks’.
Aquatique et expérimentale, la musique de Tortoise met en valeur des sons et surtout, des textures modernes. Une nouvelle aventure musicale contemporaine, somme toute. Et peut-être plus : Millions Now Living Will Never Die reste un travail de construction et de déconstruction sur ce que le siècle a offert de meilleur.
Note : 5/6
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