vendredi 2 juillet 2010

THIRD EAR BAND Third Ear Band (Elements) (1970)

Third Ear Band - Third Ear Band (Elements)
Méditation psychédélique (G.B.)


Une « troisième oreille »… Effectivement, ce disque est une invitation à une méditation intrinsèquement sensorielle à travers quatre morceaux évoquant tour à tour les éléments naturels : air, terre, feu et eau. Une forme de voyage intérieur, parfois apaisant, parfois haletant… et extatique. Une forme de transcendance spirituelle au carrefour de différents mondes artistiques : une musique de chambre psychédélique, ethnique et progressive jouée par un quatuor constitué d’un violon, d’un violoncelle, d’une clarinette et de percussions (tabla).


Ce disque s’insère donc dans un contexte world music et psychédélique mais j’ajouterais à ce sujet qu’il me fait beaucoup penser à certaines directions artistiques que l’on retrouve début 70’s, dans le Krautrock et la Kosmische Musik, par exemple pour les aspects « méditation/contemplation » (Tangerine Dream), « tension/éréthisme » (Klaus Schulze), « ethnique/tribal » (Amon Düül II). On peut cependant signaler que ces critères sont valables chez de nombreux disques psychédéliques en général. En revanche, le morceau ‘Fire’, lors de ses toutes dernières secondes, me donne, et de façon curieuse, l’envie de poser sur ma platine Larks’ Tongues in Aspic des Anglais de King Crimson. Cela étant, cette description musicale du monde qui nous entoure nous porte tout de même plus loin que l’Angleterre et l’Allemagne, et, comme le new age, reste un mélange de voyage spirituel et d’exil géographique (et temporel).


Ainsi, s’agirait-il d’une métaphore de notre rencontre sensorielle avec la nature, ou alors d’un prolongement esthétique de nos organes ? … A moins que cet album éponyme ne s’apparente à une odyssée anagogique, à la rencontre des essences mêmes qui nous entourent, d’une nouvelle façon que nos sens n’avaient pu maîtrisée jusqu’alors. Une transcendance de ces derniers au service d’une beauté musicale absolue, les sens étant progressivement abandonnés, comme dans une forme de catalepsie, laissant entrevoir l’essence primaire et inconditionnée de la nature avec laquelle nous entrons en communion.

Note : 5/6

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