jeudi 21 juillet 2005

YES Relayer (1974)

Yes - Relayer
Progressif Symphonique (Angleterre)


Yes nous propose à travers ce disque une véritable aventure. Le parcours du combattant est fixé à trois morceaux, dans le même schéma que l’album Close to the Edge : un titre épique long d’une vingtaine de minutes puis deux autres d’environ dix minutes. Cependant, l'équipe s’annonce différente : ici plus de Rick Wakeman, puisqu’il est remplacé par Patrick Moraz, qui apporte un côté plus jazzy et atmosphérique au groupe. En outre, on trouve Alan White derrière les fûts, en grande forme, notamment sur ‘Sound Chaser’.

Le disque s’ouvre sur un morceau imposant qui inspire le respect, ‘Gates of Delirium’. Au départ, les mélodies fluctuantes baignent dans des atmosphères liquides, puis le rythme s’accélère pour laisser progressivement place à une section endiablée où se côtoient effervescence rythmique et soli en ébullition. Les ruptures de rythme sont saisissantes et s’échouent finalement au bout de plus d’une quinzaine de minute pour faire apparaître ‘Soon’, cette petite coda calme et onirique laissant un peu de répit à l’auditeur, pour qu’il puisse contempler le monde sonore qui l’entoure. Cette dernière section est un peu comme le calme qui vient après la tempête. Ensuite, ‘Sound Chaser’, le deuxième morceau du disque, est une expérience sonique, un grand jam endiablé où les musiciens semblent avoir été lâchés en liberté. Plus dense et plus libre que le précédent titre, on y découvre aussi des claviers inquiétants et un Alan White se lançant tambour battant dans des passages rythmiques rapides et particulièrement soutenus. On retrouve aussi les soli aiguisés et énergiques de Howe entremêlés avec les lignes de basse d’une section rythmique incontrôlable. Enfin, ‘To be Over’ clôture le disque dans une ambiance douce, agréable et rêveuse, où la mélancolie est reine. Le morceau fait preuve de richesse musicale et les mélodies vocales (qui ne sont pas toujours parmi les atouts du groupe) s’enchaînent à merveille.

Relayer se présente ainsi comme une excursion dans un univers hostile où l’aventurier va tenter de dépister ses mystères en découvrant la lumière qui se cache derrière les récifs parsemés dans ces espaces immenses et inconnus. Cette musique s’agite, se montre agressive à sa manière, mais sait aussi voguer dans de douces accalmies. Relayer demeure un classique, un peu controversé, mais donnant encore une fois, après Tales of the Topographic Oceans, une nouvelle idée de l’excès et de la variété de caractères que l’on peut apporter en musique.

Note : 5,5/6

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