dimanche 25 décembre 2011

Klaus SCHULZE Moondawn (1976)

Klaus Schulze - Moondawn
Kosmische Musik / Électronique / Ambient (Allemagne)

Moondawn impressionne… Difficile de ne pas se laisser emporter par le flux de ‘Floating’, sa progression atmosphérique enivrante et ses mélodies en escaliers. Morceau tourbillonnaire, rythmé par des percussions toniques, ce classique fait désormais partie de la légende. Beaucoup plus accessible, moins austère que les débuts de Schulze, ‘Floating’ est une excellente entrée en matière pour les débutants, à mi-chemin entre la genèse de sa discographie et ses écarts futurs. Certes, ce titre n’a peut-être pas le génie avant-gardiste des premières œuvres, mais quelle maîtrise… Klaus Schulze propose ici d’autres horizons, de nouvelles visions enrichissant sa création, montrant une facette différente de son savoir, et de son savoir-faire. Klaus Schulze a l’habileté sidérante de mettre en place proprement toute l’architecture organique de ‘Floating’. Vers 14 minutes par exemple, on se demande vraiment comment on a pu en arriver là, tellement l’ensemble est cohérent, et semble fonctionner presque de lui-même, de façon totalement autonome. On a l’impression que l’artiste parvient à dominer la technique et les machines, à moins qu’il ne fasse carrément fusion avec elles, tel un cyborg. Quant à la seconde composition, ‘Mindphaser’, elle reste un peu dans l’ombre de ‘Floating’, sans être dépourvue de qualités. Cette autre symphonie de 25 minutes entretient en effet quelques belles promesses enchanteresses, sans pour autant entrer à mon sens dans le panthéon Schulzien. Dans un premier temps, sur l’écume d’atmosphères aquatiques se superpose une mélodie plaintive de sirène numérique, dans laquelle s’invite une ligne grasse de synthétiseur spatial. Cette pièce reste assez calme, avant que l’orgue et les percussions ne prennent brusquement le relais en milieu de parcours ; une section synthétique plus rythmée démarre et donne un nouveau visage à la composition, tout en gardant l’aspect très « méditatif ». S’il est un tantinet déséquilibré en termes de qualité de composition, Moondawn forme pourtant un tout assez homogène dans son concept et son exécution, rationnel et inspiré. Pour ses deux faces cohérentes et fusionnelles, cet album représente à la fois une méditation devant la nature, le chant des machines organiques, et une ode à la psyché de l’artiste absorbé dans son intériorité. Moondawn scelle la rencontre avec les corridors tumultueux de la pensée humaine.

Note : 5,5/6

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