Hard Rock/Heavy Prog (Angleterre)
Avec In Rock, Deep Purple prend une nouvelle dimension. C’est le premier album sous le line up mythique Mark II, comprenant Ritchie Blackmore (guitares) – Ian Paice (batterie) – Jon Lord (claviers), et deux nouveaux venus : le chanteur-hurleur Ian Gillan et le bassiste Roger Glover, deux autres pièces maîtresses permettant de construire la célébrité du Pourpre... La légende est en marche ! L’impétueux In Rock fait figure de premier classique de la formation, et permet à Deep Purple de devenir un groupe de hard rock à proprement parler. C’est aussi une œuvre personnelle, dépourvue des reprises des albums précédents.
On retrouve de véritables dynamiques progressives et en même temps un côté très direct. Cela est bien illustré par le fameux titre d’ouverture, le sonique ‘Speed King’, qui démarre avec fracas avant de se diluer dans des notes de clavier en apesanteur. La fraîcheur et la brutalité de cet hommage au rock and roll se marient bien avec sa structure, ses improvisations et l’alchimie assez sophistiquée entre les différents musiciens. J’ajouterais ainsi que le dialogue des soli de Lord et de Blackmore reste de toute beauté et fait du titre un de mes préférés du groupe. Dès lors, la dualité spontané/alambiqué devient alors un peu un fil conducteur pour l’album… Le morceau ‘Blood Sucker’ en est une nouvelle preuve, même si son côté exubérant peut gêner. Dans le même esprit, les compositions de la face B du disque sont de bonne facture ; on y trouve des mélodies réussies (‘Living Wreck’ par exemple) et des sections instrumentales en incandescence (‘Flight of the Rat’, et ‘Hard Lovin’ Man’ dont les rythmiques saccadées ne doivent vraiment pas déplaire à Steve Harris d’Iron Maiden…) N’oublions pas non plus le single tonique ‘Black Night’ qui se retrouve dans les rééditions de l’album.
Et puis il y a la métamorphose des dix minutes épiques de ‘Child in Time’… la pièce d’anthologie du groupe. Eh bien là, il y a quand même polémique. Personnellement, je ne peux oublier la ressemblance troublante avec ‘Bombay Calling’ de It’s a Beautiful Day, et ce malgré la maîtrise des claviers de Jon Lord, décidément bien inspiré. L’emprunt est trop franc, et honnêtement je pense que le morceau qui en résulte reste donc un peu surestimé. Cependant, n’oublions pas tout : son interprétation globale est évidemment remarquable et la fièvre de l’apex vocal de sa coda fait de ‘Child in Time’ un classique et une authentique performance. Difficile de l’évaluer au final… Véritable chef d’œuvre du rock ou composition copiée et surcotée ? On doit se situer quelque part entre les deux… mais il n’est pas aisé de trancher. D’ailleurs, au risque de m’attirer les foudres de toute part, même le solo ne trouve pas totalement grâce à mes yeux, pourtant si populaire et encensé… enfin, disons que je ne le classe pas au panthéon du genre, même si sa classe est indéniable.
Ces observations font dès lors d'In Rock un disque dual, une œuvre ambivalente, entre fraîcheur et complexité. L’album fait aussi figure de classique sans être véritablement le préféré des admirateurs du groupe. Ainsi, c’est dans ces ambiguïtés que Deep Purple amorce une série captivante de disques fondateurs pour le hard rock mais aussi, d’une façon plus ou moins inconsciente, pour le mouvement progressif.
Note : 4,5/6
Avec In Rock, Deep Purple prend une nouvelle dimension. C’est le premier album sous le line up mythique Mark II, comprenant Ritchie Blackmore (guitares) – Ian Paice (batterie) – Jon Lord (claviers), et deux nouveaux venus : le chanteur-hurleur Ian Gillan et le bassiste Roger Glover, deux autres pièces maîtresses permettant de construire la célébrité du Pourpre... La légende est en marche ! L’impétueux In Rock fait figure de premier classique de la formation, et permet à Deep Purple de devenir un groupe de hard rock à proprement parler. C’est aussi une œuvre personnelle, dépourvue des reprises des albums précédents.
On retrouve de véritables dynamiques progressives et en même temps un côté très direct. Cela est bien illustré par le fameux titre d’ouverture, le sonique ‘Speed King’, qui démarre avec fracas avant de se diluer dans des notes de clavier en apesanteur. La fraîcheur et la brutalité de cet hommage au rock and roll se marient bien avec sa structure, ses improvisations et l’alchimie assez sophistiquée entre les différents musiciens. J’ajouterais ainsi que le dialogue des soli de Lord et de Blackmore reste de toute beauté et fait du titre un de mes préférés du groupe. Dès lors, la dualité spontané/alambiqué devient alors un peu un fil conducteur pour l’album… Le morceau ‘Blood Sucker’ en est une nouvelle preuve, même si son côté exubérant peut gêner. Dans le même esprit, les compositions de la face B du disque sont de bonne facture ; on y trouve des mélodies réussies (‘Living Wreck’ par exemple) et des sections instrumentales en incandescence (‘Flight of the Rat’, et ‘Hard Lovin’ Man’ dont les rythmiques saccadées ne doivent vraiment pas déplaire à Steve Harris d’Iron Maiden…) N’oublions pas non plus le single tonique ‘Black Night’ qui se retrouve dans les rééditions de l’album.
Et puis il y a la métamorphose des dix minutes épiques de ‘Child in Time’… la pièce d’anthologie du groupe. Eh bien là, il y a quand même polémique. Personnellement, je ne peux oublier la ressemblance troublante avec ‘Bombay Calling’ de It’s a Beautiful Day, et ce malgré la maîtrise des claviers de Jon Lord, décidément bien inspiré. L’emprunt est trop franc, et honnêtement je pense que le morceau qui en résulte reste donc un peu surestimé. Cependant, n’oublions pas tout : son interprétation globale est évidemment remarquable et la fièvre de l’apex vocal de sa coda fait de ‘Child in Time’ un classique et une authentique performance. Difficile de l’évaluer au final… Véritable chef d’œuvre du rock ou composition copiée et surcotée ? On doit se situer quelque part entre les deux… mais il n’est pas aisé de trancher. D’ailleurs, au risque de m’attirer les foudres de toute part, même le solo ne trouve pas totalement grâce à mes yeux, pourtant si populaire et encensé… enfin, disons que je ne le classe pas au panthéon du genre, même si sa classe est indéniable.
Ces observations font dès lors d'In Rock un disque dual, une œuvre ambivalente, entre fraîcheur et complexité. L’album fait aussi figure de classique sans être véritablement le préféré des admirateurs du groupe. Ainsi, c’est dans ces ambiguïtés que Deep Purple amorce une série captivante de disques fondateurs pour le hard rock mais aussi, d’une façon plus ou moins inconsciente, pour le mouvement progressif.
Note : 4,5/6
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