Progressif (Angleterre)
Pour certains, Mirage c’est un peu mou, mou, mou. Mou comme un caramel mou. Il s’agit pourtant du premier classique de Camel. Et derrière cette pochette mythique se cache l’univers cotonneux et douillet de cette formation, progressive dans l’âme, légèrement jazzy dans l’exécution. Tout un tas d'ingrédients font l'identité de l'album : voix nonchalante, ambiance aérienne et liquide, soli affûtés, claviers incandescents, esprit très seventies… le tout soutenu par une section rythmique plutôt alerte et dynamique. Ici, les synthés futuristes et planants de Peter Bardens enveloppent les mélodies singulières émanant de la guitare d’Andrew Latimer. On retrouve dans ce disque un peu l’onirisme de Genesis et de Jethro Tull (pour la flûte), et un peu le monde moelleux de Caravan (style canterbury). La production équilibrée met assez bien en valeur l’interprétation des morceaux, plutôt carrée, tout en laissant place à des improvisations très mesurées, et finalement assez techniques. Concernant les titres eux-mêmes, l’ambition de l’album semble symbolisée par le long ‘Lady Fantasy’, petite pièce montée de douze minutes. En outre, si les deux premiers morceaux n’apportent pas grand-chose (la rythmique et les soli de ‘Free Fall’ restent pourtant entraînants), ‘Nimrodel/The Procession/The White Rider’ et ‘Earthrise’ incarnent les autres bons moments de l’opus. Dans l’ensemble, Mirage reste un disque appliqué et cohérent, très instrumental, auquel il manque tout de même un peu plus de passion et un zeste de génie, à mon sens.
Note : 4/6
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