Progressif Symphonique (Angleterre)
Nursery Cryme, ou comment continuer la merveilleuse aventure d'une musique discrète et élégante, celle de Genesis. Phil Collins et Steve Hackett ont rejoint le groupe et montrent dès lors leurs qualités de musiciens avertis (Anthony Phillips et John Mayhew ne sont donc plus là, mais notons tout de même leur très bon boulot sur l'opus précédent). Ainsi, nous nous trouvons face au line-up classique et mythique du groupe. Penchons-nous alors plus précisément sur ce que le disque contient : pour ce troisième album, nous sommes en présence de nouveaux climats musicaux, et même si nous nous éloignons des paysages brumeux de Trespass, Nursery Cryme nous propulse dans un univers merveilleux, plein de personnages magiques, mais où l'angoisse et la mort restent bien présentes. Genesis joue encore ici sur une ambivalence « esthétique enfantine / musique adulte et angoissante ». De plus, nous retrouvons des petites histoires racontées dans de longs morceaux progressifs au rythme souvent enlevé. Lyriques et torturés, ils présentent également des textures bien particulières (la pièce maîtresse ‘The Musical Box’, l'écrasant ‘The Return of the Giant Hogweed’, l'espiège ‘Harrold the barrel’). On y trouve aussi ‘Seven Stones’, un titre mélancolique et sincère. Album intello de comptines mythiques, au rock dérangeant et aux atmosphères lumineuses, Nursery Cryme est un disque agréable mais cérébral, ayant une bonne dynamique, mais tout de même un cran en dessous du précédent. Le gros morceau de l'album reste en fait celui qui l'achève : le brillant ‘The Fountain Of Salmacis’, morceau de bravoure plein de mélancolie, au riff d'introduction particulièrement envoûtant. Ainsi, Nursery Cryme apparaît globalement comme un opus de qualité, sophistiqué et parfois percutant. Ceci dit, il ne fait pas partie de mes favoris du groupe.
Note : 4/6
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