Néo-psychédélisme (U.S.A.)
Boces fait ici figure de petit frère de Yearself Is Steam. Le groupe reprend un peu la même recette pour délivrer une musique rock psyché, turbulente et désordonnée, ambiguë et un peu… sinistre. L’album contient deux longues épopées obliques de 10 minutes (‘Meth of a Rockette's Kick’ & ‘Snorry Mouth’) démontrant bien l’addiction du groupe pour les horizons psychédéliques. D’autres titres demeurent plus courts et directs comme ‘Bronx Cheer’ et le single euphorique ‘Something for Joey’. Notons aussi ‘Boys Peel Out’, parfois curieusement jazzy, et surtout l’excellent ‘Downs Are Feminine Balloons’, davantage atmosphérique. Le climat général reste assez génialement déluré (la flûte sur ‘Meth …’ et le son de trompette bizarroïde et détraquée de ‘Snorry Mouth’, emmenée par un refrain en chœur limite débile) quand il ne tombe pas dans une forme de lugubre malsain, accentuant les troubles psychiques et chimiques du premier disque. On y détecte ainsi un côté décalé et funeste, un peu à la manière des petites choses terrifiantes que l’on trouve quelque part, dans le Giant Steps des Boo Radleys. Le tout semble animé de manière indécise par une désinvolture un peu lascive et tribale, parfois mêlée à une énergie électrique et furibonde. Reste à savoir où le groupe tire un réel avantage de tout cela, à moins d’en être fasciné avec un certain effroi. Boces n’en demeure pas moins un disque vraiment honorable, espiègle et intrigant, schizophrène et polymorphe. Il incarne aussi la fin de la première vie de Mercury Rev, scellant notamment le départ du chanteur David Barker, s’envolant sous d’autres cieux, en solo cette fois-ci…
Note : 5/6
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