Progressif (Angleterre)
Still Life est à nouveau un disque de lyrisme névrotique et de puissance maîtrisée, une oeuvre au son unique qui fait la marque de fabrique de Van der Graaf Generator. Ici encore l'oeuvre du groupe n'est pas épargnée par la folie théâtrale de Peter Hamill, et les paroles sont habillées d'une certaine ambiguïté existentielle, à mi-chemin entre réflexions sombres et espoir revigorant et flamboyant. Cependant, l'inspiration est parfois un peu émoussée et le disque se révèle moins percutant et absorbant que les précédents. Mais peut-être aurai-je un jour la chance d'avoir ma revanche sur ce disque... ‘Pilgrims’, titre d'ouverture au romantisme souffrant, est un des grands morceaux de VdGG : épique, accompagnée d'un clavier cérémonial, la mélodie poignante de cet hymne est un grand moment de musique, aussi bien sur disque qu'en live. J'estime en revanche que le morceau-titre lui succédant est plutôt décevant, un poil faiblard et caricatural. Ensuite, ‘La Rossa’, dans le pur style de VDGG, et l'intimiste et relaxant ‘My Room’ enfoncent le clou de Godbluff, le disque qui avait ouvert la deuxième période du groupe (75-77). Pour ma part les deux disques sont à écouter même si Still Life reste dans l'ombre du précédent sous certains aspects : on repère toujours cette osmose entre les musiciens dans leur composition et leur exécution mais le style est parfois curieusement un peu emprunté et certains passages instrumentaux ne font pas toujours mouche. Aussi, le deuxième grand moment du disque est le très typé (peut-être trop ?) ‘Childlike Faith in Childhood's End’, très bien senti, musicalement assez bien huilé, et présentant des passages plus émotifs. Ainsi, Still Life est un disque encore très personnel, réflexif, d'une qualité indéniable, mais gardant parfois malheureusement, s'il on fait la fine bouche, un petit parfum de fond de bouteille assez dérangeant.
Note : 4/6
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