Progressif (Angleterre)
En exil. Très souvent, c’est loin de certains disques que l’on peut réellement percevoir leur essence et leur sens. Loin de l’anarchie de la sensibilité. C’est un peu de cette manière que j’ai pu comprendre cet opus de Crimson, à moins que cela soit encore plus particulier. En effet, c'est en arrêtant de l’écouter un moment que j’ai pu cerner la distance qui se trouvait entre la tranquillité toute relative de la planète Terre et l’endroit où il voulait m’emmener. En exil.
Longtemps j’ai dû m’éloigner de sa musique pour mieux l'apprivoiser. Si la majorité de mes disques est sujette à mes théorisations plus ou moins habiles et à un recul nécessaire, pour celui-ci c’est encore plus spécifique : j’ai vraiment voulu me détacher de mes sens, avec méfiance, j’ai voulu faire confiance à mon intellect (ou ce qu'il en reste), j’ai voulu préparer le terrain, dès les premières écoutes. J’ai voulu conceptualiser avant d’écouter en profondeur. Loin du disque. En exil.
Larks’ Tongues in Aspic est le début d’une nouvelle ère, et un support pour les disques Starless and Bible Black et Red, autres pièces maîtresses de la discographie du groupe. On aurait pu croire à la lente décomposition de la bête à l’issue d’une mort violente mais force est de constater que le recrutement autour de Fripp de personnalités artistiques comme John Wetton, Bill Bruford, David Cross et Jamie Muir fut bénéfique au niveau de la cohérence, de l’originalité et de la qualité intrinsèque de l’œuvre que Crimson nous propose. Une œuvre lumineuse, exotique et mystique. Complexe et visionnaire. Agressive et dangereuse, enfin. Un voyage sensoriel et magique. Un exil.
Les deux parties du morceau titre sont un passeport pour une île inconnue, celle des grands espaces et du temps infini qui s’égrène. Des percussions mystificatoires, des guitares obscures et énergiques, des cordes de lumière. Des mélodies qui scintillent. Magnétisantes. De la mélancolie de ‘Book of Saturdays’ à l’hypnotisme éprouvant du dynamique ‘The Talking Drum’, cet album de Crimson est un récit de voyage sonore (appuyé par les textes de Richard Palmer-James), un tissu homogène d’expérimentations transcendées par des séquences émotionnelles intimes et vivifiantes. Si 'Exiles' nous fait part de ses mystères et de son aura, ‘Easy Money’ enfonce le clou, que ce soit au niveau de la recherche expérimentale ou de l’importance de la place, fondamentale, des percussions.
Nous voilà échoués dans un autre univers. Larks’ Tongues in Aspic est un disque venu de nulle part, une œuvre qui nous invite à découvrir un paysage musical insulaire dans lequel l’auditeur ressentira le besoin de se désintégrer et de vaporiser de part en part chacune de ses cellules. Plus qu’un disque : une révélation. À écouter loin, loin, loin. En exil.
Note : 5,5/6
En exil. Très souvent, c’est loin de certains disques que l’on peut réellement percevoir leur essence et leur sens. Loin de l’anarchie de la sensibilité. C’est un peu de cette manière que j’ai pu comprendre cet opus de Crimson, à moins que cela soit encore plus particulier. En effet, c'est en arrêtant de l’écouter un moment que j’ai pu cerner la distance qui se trouvait entre la tranquillité toute relative de la planète Terre et l’endroit où il voulait m’emmener. En exil.
Longtemps j’ai dû m’éloigner de sa musique pour mieux l'apprivoiser. Si la majorité de mes disques est sujette à mes théorisations plus ou moins habiles et à un recul nécessaire, pour celui-ci c’est encore plus spécifique : j’ai vraiment voulu me détacher de mes sens, avec méfiance, j’ai voulu faire confiance à mon intellect (ou ce qu'il en reste), j’ai voulu préparer le terrain, dès les premières écoutes. J’ai voulu conceptualiser avant d’écouter en profondeur. Loin du disque. En exil.
Larks’ Tongues in Aspic est le début d’une nouvelle ère, et un support pour les disques Starless and Bible Black et Red, autres pièces maîtresses de la discographie du groupe. On aurait pu croire à la lente décomposition de la bête à l’issue d’une mort violente mais force est de constater que le recrutement autour de Fripp de personnalités artistiques comme John Wetton, Bill Bruford, David Cross et Jamie Muir fut bénéfique au niveau de la cohérence, de l’originalité et de la qualité intrinsèque de l’œuvre que Crimson nous propose. Une œuvre lumineuse, exotique et mystique. Complexe et visionnaire. Agressive et dangereuse, enfin. Un voyage sensoriel et magique. Un exil.
Les deux parties du morceau titre sont un passeport pour une île inconnue, celle des grands espaces et du temps infini qui s’égrène. Des percussions mystificatoires, des guitares obscures et énergiques, des cordes de lumière. Des mélodies qui scintillent. Magnétisantes. De la mélancolie de ‘Book of Saturdays’ à l’hypnotisme éprouvant du dynamique ‘The Talking Drum’, cet album de Crimson est un récit de voyage sonore (appuyé par les textes de Richard Palmer-James), un tissu homogène d’expérimentations transcendées par des séquences émotionnelles intimes et vivifiantes. Si 'Exiles' nous fait part de ses mystères et de son aura, ‘Easy Money’ enfonce le clou, que ce soit au niveau de la recherche expérimentale ou de l’importance de la place, fondamentale, des percussions.
Nous voilà échoués dans un autre univers. Larks’ Tongues in Aspic est un disque venu de nulle part, une œuvre qui nous invite à découvrir un paysage musical insulaire dans lequel l’auditeur ressentira le besoin de se désintégrer et de vaporiser de part en part chacune de ses cellules. Plus qu’un disque : une révélation. À écouter loin, loin, loin. En exil.
Note : 5,5/6
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