Folk Rock (U.S.A.)
Il n’est pas aisé de déceler qui exactement a inventé le folk rock. C’est encore plus difficile quand on sait que les artistes s’approprient un genre musical en lui donnant chacun une personnalité. En tout cas, il est communément convenu que les Byrds, formés en 1964, ont créé le folk rock en électrifiant leur reprise de ‘Mr. Tambourine Man’ de Bob Dylan, enregistrée en janvier 1965 (par Jim McGuinn et des musiciens de session pour la version single). Ils ont popularisé et développé de façon cohérente le genre, ils ont solidement amorcé son boom. Entre continuité et révolution, leur folk rock semble être un mélange habile du rock de la British Invasion et de l’héritage roots du folk. Et les Byrds deviennent ainsi une réponse U.S. aux Beatles (leurs noms de groupe étant par ailleurs les déformations respectives des mots "Birds" et "Beetles").
Après le genre, le style : The Byrds proposent un folk rock clinquant et "jangly" (qui sonne de façon métallique, un peu discordante, comme des cliquetis), très mélodique, une forme de polyphonie vocale bien maîtrisée sur fond de guitares qui scintillent. Si, au départ, ils ne maîtrisent pas les instruments électriques, les différents membres du groupe ont tous un passé et une expérience vitalisante dans la musique folk. Du coup, le groupe est déjà une réunion de talents travaillant en pleine osmose musicale. Je noterais avant tout la présence de Gene Clark (chant, tambourin) et de David Crosby (chant, guitare rythmique) qui sortiront plus tard en solo deux œuvres ahurissantes de beauté, respectivement No Other (1974) et If I Could Only Remember My Name (1971). Ils forment le noyau des Byrds avec Jim McGuinn, qui fait office de leader dans l’opinion, même si le groupe, et cela fait un peu partie du concept, n’en a en fait pas vraiment.
‘Mr. Tambourine Man’, la relecture légendaire du morceau de Dylan, donne aussi son nom au premier album des Byrds, qui comporte plusieurs réussites. Parmi elles trônent deux grands classiques : ‘The Bells of Rhymney’ de Pete Seeger, patriarche folk, et ‘Chimes of Freedom’ de Dylan, célèbre ode à la liberté. Le groupe arrive de façon incisive à mettre en valeur les mélodies de ces morceaux. Cela devient une forme de célébration, presque spirituelle.
Puisque l’on parle de Bob Dylan, sur les 7 reprises 4 proviennent du Zimm’. Non contents de s’accaparer et de mettre en lumière ‘Mr. Tambourine Man’ et ‘Chimes of Freedom’, les Byrds reprennent également ‘Spanish Harlem Incident’ et ‘All I Really Want to Do’, autres titres attrayants. Bien sûr la personnalité musicale et stylistique de Dylan transparaît, et l’on mesure tout son impact sur l’émergence du folk rock et sur la musique des Byrds. Notons qu’à l’exception de ‘Mr. Tambourine Man’ qui figure sur ‘Bringing It All Back Home’ (1965), les trois originaux se trouvent sur ‘Another Side of Bob Dylan’ (1964).
Parmi les 5 compositions du disque, quasiment toutes écrites par Gene Clark, déjà très prolifique à cette époque, j’en retiendrais trois : ‘I’ll Feel a Whole lot Better’ (très proche de ‘Needles and Pins’ de The Searchers, 1963), ‘You Won’t Have to Cry’ (coécrite par McGuinn) et ‘Here Without You’. Ce sont les titres les plus marqués mélodiquement, les plus identifiables et les mieux construits, tout en affirmant solidement l’identité harmonique des Byrds. Les deux autres morceaux, ‘I’d Knew I Want You’ et ‘It’s No Use’ (encore coécrit par McGuinn) sont plus en retrait.
Mr. Tambourine Man est un recueil de mélodies entremêlées, de thématiques romantiques, de morceaux spontanés… S’il présente de nombreux éléments élaborant son identité, il reste aussi un album monolithique, cultivant l’unité et non pas des chansons isolées. De plus, il s’apparente à l’un des débuts marquants de l’histoire du rock. Très influent également, il devient dès lors la genèse authentique d’une longue histoire entre le folk et le rock.
Note : 5/6
Après le genre, le style : The Byrds proposent un folk rock clinquant et "jangly" (qui sonne de façon métallique, un peu discordante, comme des cliquetis), très mélodique, une forme de polyphonie vocale bien maîtrisée sur fond de guitares qui scintillent. Si, au départ, ils ne maîtrisent pas les instruments électriques, les différents membres du groupe ont tous un passé et une expérience vitalisante dans la musique folk. Du coup, le groupe est déjà une réunion de talents travaillant en pleine osmose musicale. Je noterais avant tout la présence de Gene Clark (chant, tambourin) et de David Crosby (chant, guitare rythmique) qui sortiront plus tard en solo deux œuvres ahurissantes de beauté, respectivement No Other (1974) et If I Could Only Remember My Name (1971). Ils forment le noyau des Byrds avec Jim McGuinn, qui fait office de leader dans l’opinion, même si le groupe, et cela fait un peu partie du concept, n’en a en fait pas vraiment.
‘Mr. Tambourine Man’, la relecture légendaire du morceau de Dylan, donne aussi son nom au premier album des Byrds, qui comporte plusieurs réussites. Parmi elles trônent deux grands classiques : ‘The Bells of Rhymney’ de Pete Seeger, patriarche folk, et ‘Chimes of Freedom’ de Dylan, célèbre ode à la liberté. Le groupe arrive de façon incisive à mettre en valeur les mélodies de ces morceaux. Cela devient une forme de célébration, presque spirituelle.
Puisque l’on parle de Bob Dylan, sur les 7 reprises 4 proviennent du Zimm’. Non contents de s’accaparer et de mettre en lumière ‘Mr. Tambourine Man’ et ‘Chimes of Freedom’, les Byrds reprennent également ‘Spanish Harlem Incident’ et ‘All I Really Want to Do’, autres titres attrayants. Bien sûr la personnalité musicale et stylistique de Dylan transparaît, et l’on mesure tout son impact sur l’émergence du folk rock et sur la musique des Byrds. Notons qu’à l’exception de ‘Mr. Tambourine Man’ qui figure sur ‘Bringing It All Back Home’ (1965), les trois originaux se trouvent sur ‘Another Side of Bob Dylan’ (1964).
Parmi les 5 compositions du disque, quasiment toutes écrites par Gene Clark, déjà très prolifique à cette époque, j’en retiendrais trois : ‘I’ll Feel a Whole lot Better’ (très proche de ‘Needles and Pins’ de The Searchers, 1963), ‘You Won’t Have to Cry’ (coécrite par McGuinn) et ‘Here Without You’. Ce sont les titres les plus marqués mélodiquement, les plus identifiables et les mieux construits, tout en affirmant solidement l’identité harmonique des Byrds. Les deux autres morceaux, ‘I’d Knew I Want You’ et ‘It’s No Use’ (encore coécrit par McGuinn) sont plus en retrait.
Mr. Tambourine Man est un recueil de mélodies entremêlées, de thématiques romantiques, de morceaux spontanés… S’il présente de nombreux éléments élaborant son identité, il reste aussi un album monolithique, cultivant l’unité et non pas des chansons isolées. De plus, il s’apparente à l’un des débuts marquants de l’histoire du rock. Très influent également, il devient dès lors la genèse authentique d’une longue histoire entre le folk et le rock.
Note : 5/6
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