mardi 10 août 2010

MARILLION Holidays in Eden (1991)

Marillion - Holidays in Eden
Néo-progressif / Pop FM (G.B.)


Marillion entre dans les 90’s avec le disque qui fait peut-être figure de maillon faible dans leur discographie, et dans la progression cohérente qui lui est propre. Et pourtant, l’album n’est vraiment pas avare en qualités, nous le verrons… Ici, la démarche pop est davantage poussée, le son est plus lisse, et le monde du progressif s’éloigne un peu plus encore… Holidays in Eden repose sur la pop aérienne de Seasons End, affirmée à nouveau, même si la ferveur du précédent opus reste beaucoup moins présente. Un mot sur l’artwork déjà : un nouveau logo et une pochette bleutée et sympathique, illustrée par cette meute d’animaux se rejoignant autour d’un arbre, semble-t-il. Cela me fait un peu penser aux pochettes de Talk Talk période Spirit of Eden (1988) & Laughing Stock (1991). D’ailleurs, dans différents disques, la voix d’Hogarth a tendance à se rapprocher de celle de Mark Hollis par endroits... En revanche, Marillion propose une pop assez FM, mais travaillée, au moment où Talk Talk est déjà loin, parti sur les terrains fertiles de l’avant-garde et de la musique spirituelle. Dans Holidays in Eden, on trouve en tout cas plein de bonnes choses, parfois un peu contrastées et discutables : des nappes de claviers et des atmosphères éthérées bien intégrées dans des compositions cohérentes et appliquées (‘Splintering Heart’ & ‘The Party’), quelques morceaux sensibles et convaincants, à défaut d’être géniaux (‘Dry Land’ & ‘No One Can’) et un titre assez efficace et entraînant, mais pouvant diviser les fans (‘Cover My Eyes (Pain and Heaven)’). Concernant ‘Waiting to Happen’ et le morceau-titre, plutôt inégaux, ils alternent le pire, par leurs fautes de goût, et le meilleur, par une certaine intelligence dans la composition. Le disque s’achève de façon conceptuelle sur les trois derniers morceaux, parfaitement enchaînés : ‘This Town’ (au solo de guitare éblouissant), ‘The Rakes Progress’ (et ses ambiances introspectives très réussies), et ‘100 Nights’, dont j’adore tout particulièrement la fin : cette coda en guitar delay, absolument terrible et magnétique, terminant parfaitement l’album. Holidays in Eden regorge ainsi de nombreux moments d’accomplissement à écouter en toute sérénité. Une récréation pop, souvent sensible et délicate, presque toujours maîtrisée, avant que Marillion ne voie les choses en grand, avec Brave

Note : 5/6

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