mardi 21 février 2012

OPETH My Arms, Your Hearse (1998)

Opeth - My Arms, Your Hearse
Métal progressif (Suède)


Opeth semble s’être vidé de quelque chose. Pour éclore ailleurs. La section rythmique qui avait ourdit tant de belles choses sur l’opus précédent n’est plus là. Certes Johan DeFarfalla & Anders Nordin ne font plus partie de l’aventure mais l'arrivée de Martin Lopez à la batterie, ce n’est pas rien non plus, assurément. Le groupe abandonne également les structures de plus de 10 minutes. Les voix claires prennent davantage d’espace, les guitares acoustiques aussi. Le groupe semble rechercher un nouvel équilibre. Ailleurs. Un temps nouveau pour Opeth est arrivé et My Arms, Your Hearse demeure l’album de transition propice. Un vrai régal aussi. Un concept album enfin, sur les errances d’un fantôme autour de la femme qu’il a aimée. Musicalement, la tempête est toujours de mise avec une ouverture magistrale : ‘Prologue’/‘April Ethereal’. Le groupe soigne ses premières pistes, emblématiques (et notamment leurs motifs de conclusion), une habitude qui le suivra pour notre plus grand plaisir. Les riffs sont toujours efficaces, alambiqués, mélodiques, même s’ils demeurent plus directs que sur les deux albums précédents. Plus timoré et moins éblouissant, riche et impressionnant que ‘Morningrise’, My Arms, Your Hearse reste pourtant un successeur particulièrement digne. Creuset du nouvel Opeth, authentique préparation pour les disques suivants (écoutez ‘When’ par exemple, terrassant), nouvel preuve éclatante du talent d’une formation qui sait composer des œuvres d’envergure, et des titres perforants et décisifs comme jamais. ‘Demon of the Fall’ en est une preuve remarquable. J’ai aussi un petit faible pour le folk de ‘Credence’, annonciateur de beaucoup de belles choses futures, et le troublant ‘Epilogue’, mélancolique et incandescent, qui me laisse dans une rêverie crépusculaire. Pas grand-chose à blâmer une fois encore. La magie d’Opeth est bien là, et pour longtemps.

Note : 5/6

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