dimanche 29 juin 2008

SPIRIT Twelve Dreams Of Dr. Sardonicus (1970)


Psychédélisme (U.S.A.)

C’est à Los Angeles, berceau de groupes décisifs comme Love et les Doors, que fut créé Spirit, cette formation fondamentale et transcendée par le songwriting haute tenue de Randy California et Jay Ferguson… Avant d’imploser en 1971 et de plonger dans une nouvelle ère, Spirit apporte avec cet incontournable Twelve Dreams Of Dr. Sardonicus sa propre définition du psychédélisme, plus « électronique » et technique, et encore une fois consubstantielle à une forme de pot-pourri réussi de différents styles : folk, space-rock, rock/pop, avec un background jazz finalement assez effacé. Notons aussi que la musique aventureuse de Spirit ne pourrait se réaliser sans l’usage intéressant d’un outil si particulier : le synthétiseur Moog (écoutez le titre ‘Space Child’…) Si le disque présente une composante expérimentale, notamment axée sur la thématique de la science-fiction, il regorge d’une façon assez étonnante de titres plutôt accrocheurs et assez simples à mémoriser. On pense tout d’abord à l’euphorisant ‘Prelude – Nothin’ To Hide’, à la ballade ‘Nature’s Way’, à ‘Mr Skin’ ou au rock cuivré de ‘Morning Will Come’, malgré ses vocaux un peu ballots… Et c’est sans oublier ‘When I Touch You’, morceau rock impétueux et résolu, avec une intro hallucinée emplie de la paranoïa expéri-mentale floydienne. Cependant, c’est peut-être sur des titres comme l’excellent ‘Love Has Found A Way’, l’énigmatique ‘Space Child’, ou encore le mélancolique et faussement funéraire ‘Soldier’ que la magie opère encore plus en profondeur. À la racine. Twelve Dreams Of Dr. Sardonicus est un tableau musical surréaliste, pas forcément très homogène, mais exposant les idées d’une époque arrivée à une certaine maturation. Un disque dans lequel l’érudition jazz, la culture rock et les sophistications psychédéliques se rencontrent avec intelligence. Pour un nouveau carrefour des possibles.

Note : 5/6

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