Dark ambient (Angleterre)
On Land est le quatrième et dernier volume de la série Ambient de Brian Eno. Pour son côté beaucoup plus sombre, cet album fait partie de ceux qui ont façonné le genre dark ambient. Une des facettes de l’art d’Eno, et un caractère musical différent de ce que l’on a pu entendre précédemment, ouvrant un nouveau monde, dense et complexe. Un monde fondamentalement « autre », parfois hostile, composé de sons et d’éléments très différents entrant en communion.
La musique d’On Land se montre plus minérale et organique que d’habitude (‘Tal Coat’), voire plus naturaliste (‘Unfamiliar Wind’), même si elle synthétise, en plus de la composante ambient, certaines directions entreprises sur les précédents albums : la dimension topographique (‘Lizard Point’, ‘Dunwich Beach, Autumn, 1960’), ou l’influence world/ethno comme sur Possible Music avec Jon Hassell (‘Shadow’ et ses textures de trompette). Notons qu’Eno trouva au Ghana son inspiration pour On Land.
Les principaux cols du disque seront à mon sens l’excellent ‘The Lost Day’, symbole de ce dark ambient très précis, mais également les deux derniers morceaux : ‘The Clearing’, et ‘Dunwich Beach, Autumn, 1960’, pour leurs ambiances particulièrement évocatrices. Mais c’est tout l’ensemble, cohérent, qui permet une réelle immersion en profondeur.
On Land est bien la musique du topos, la musique de la pénombre et des secrets d'un certain monde, sa pulsation, son essence, ses soubassements. Tout le disque reste homogène, les grappes de sons enregistrés formant un ensemble très cohérent, et qui fait sens. Le disque le plus sombre de l’artiste jusqu’alors, peignant un environnement figuratif, et contant en musique l’érosion du temps et des espaces.
Note : 5,5/6
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