Rock expérimental / Art rock (Angleterre)
Après un premier album plutôt ambitieux, Brian Eno poursuit sa route avec Taking Tiger Mountain, sorti en 1974. À travers cette pop sophistiquée aux accents glam un peu glauques, Eno marque encore sa filiation avec Roxy Music, qu’il avait quitté en 73. Cependant, il se tourne vers une forme d’« exercice », en fournissant un travail considérable (et varié) sur les sons et la production des titres, mais délaissant quelque peu l’essence de ses chansons, leur « âme » véritable.
Si le disque semble plus abouti que le précédent, les morceaux manquent un peu de passion, et l’auditeur se sent peut-être moins complice de l’artiste, le sentiment de lassitude n’étant jamais loin. Certains travaux méritent néanmoins d’être entendus, voire retenus ; ‘The Great Pretender’, ‘Third Uncle’, éventuellement ‘The True Wheel’ et le morceau final ‘Taking Tiger Mountain’, terminant le disque en toute sérénité. Le reste m’est assez difficile d’écoute, de par la politique glam pratiquée, et l’hermétisme de certains titres.
Certes, Brian Eno confirme son aisance et le style pratiqué sur son premier album solo, en poussant la pop dans certains de ses derniers retranchements (aidé de ses Oblique Strategies, instructions très brèves, sous forme de cartes tirées au hasard pour stimuler la création artistique). Mais il figure peut-être cette fois-ci face à un mur ; il est temps de trouver une nouvelle modalité pour expérimenter. Ce qu’il ne tardera pas à faire, avec sa première référence discographique en solo : Another Green World.
Note : 3,5/6
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire