jeudi 23 janvier 2014

MAGMA Attahk (1978)

Magma - Attahk
Zeuhl (France)


Quelle carte jouer si l’on veut concilier identité et modernité ? Magma tente de donner une réponse à cette question avec Attahk. Le groupe essaye encore d’avancer, d’évoluer… Magma veut ressembler à une bête polymorphe qui fait sa mue sans changer son âme. Les sept morceaux sont courts, mais nous abreuvent de nouvelles expériences. Le disque se veut plus simple et direct, mais manque à mon sens de magie, et de cette aura qui animait les plus belles œuvres de Magma.

Jannick Top ne fait plus partie de l’aventure, Klaus Blasquiz se montre plus en retrait qu’à l’accoutumée, et Magma ressemble donc une nouvelle fois à un projet solo de Christian Vander, à un disque avec lequel il entretient une étroite proximité. Vander prend le contrôle du chant, élément fondamental de Magma. Vander est au cœur de la bête. Il devient la bête. Il devient son cri.

Le contexte est difficile : la période sombre récemment vécue par Vander ne le prédisposait pas nécessairement à l’accomplissement d’un nouveau projet pour Magma. Attahk fut enregistré dans la douleur, dans la spontanéité et l’imprévu, dans l’urgence aussi… malgré les difficultés matérielles. Mais Magma a souvent montré que les périodes plus ardues ne sont pas incompatibles avec tout effort de création.

Attahk est lui-même un disque polymorphe, varié. Du Magma classique (‘The Last Seven Minutes’), ou parfois tonique, soutenu par deux basses prêtes à groover (‘Maahnt’ & ‘Liriik Necronomicus Kanht’). Mais du Magma un peu gospel aussi (‘Spiritual’), voire plus intimiste (‘Rinde’), ou plus angoissant (‘Dondaï’, ‘Nono’), sans oublier tout le côté story-telling cher au groupe (‘Dondaï’).

Cependant, le temps est une force à laquelle il est difficile de résister. Avec Attahk, Magma peine à réellement progresser, à exploiter ses nouvelles idées, souvent bonnes, et l’identité du groupe pose question. Malgré une certaine maîtrise, aucun morceau ne parvient réellement à me conquérir. L’ensemble est comme toujours très bien exécuté, mais cette fois-ci, son allure hostile fait que l’on s’y sent particulièrement étranger.

Note : 3/6

Morceaux fétiches : /

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