
Zeuhl / Jazz-rock (France)
// Concept
Les Kobaïens arrivent sur Terre ! Le deuxième album de Magma conserve le concept élaboré dans le premier volume, Kobaïa. Mais maintenant, les Kobaïens parlent aux Terriens, fraîchement débarqués sur la planète bleue pour révéler à ses habitants les bienfaits de Kobaïa. Si le storytelling se poursuit, des changements artistiques notables vont néanmoins s’opérer.
// Style
Si Magma se place encore dans une orbite jazz fusion, 1.001° Centigrades est plus resserré et cuivré que son prédécesseur. Les dynamiques rock entrevues dans le premier album sont annihilées. Les choses semblent s’alléger, s’éclaircir, se recentrer et moins se disperser. Il faut dire que les manques de temps et de moyens auront peut-être eu raison d’un disque aussi copieux que le premier. À l’image de la véritable pochette de 1.001° Centigrades (grise, avec la griffe de Magma), le groupe semble plus direct, plus sobre et moins lourd, moins brut et moins sombre. Le groupe lisse sa direction musicale en gardant son intégrité et son homogénéité, malgré le départ majeur du guitariste Claude Engel.
// Structure
Le morceau principal ‘Rïah Sahïltaahk’, de près de vingt minutes, semble frémir, s’agiter. Il s’agirait d’une forme de danse, une ode à Kobaïa, un hommage à la planète… en kobaïen bien sûr. Piano, basse et batterie, puis vents et chant, se mêlent progressivement à la fête. Le morceau exprime ensuite ses changements d’humeur, entre moment de vides un peu obscurs et passages plus mouvementés. Pour ma part, je ne suis pas totalement conquis par cette suite épique, qui ne parvient pas à me transporter, malgré le travail absolument considérable réalisé au niveau des instrumentations. Elle n’en reste pas moins un titre d’envergure pour les débuts discographiques du groupe, à l’aube des seventies.
Deux autres morceaux composent l’œuvre à 1 001 degrés : ‘"Iss" Lanseï Doïa’ et ‘Ki Ïahl Ö Lïahk’, tournant chacun autour d’une dizaine de minutes. Le jazz est encore assez posé et chaleureux, un peu à la manière d’‘Aina’ sur le disque précédent, laissant entrevoir des dynamiques proches de celles de Waka/Jawaka de Frank Zappa en 1972 (sur l’intro du premier titre), ou de Soft Machine (sur certaines phase du second). Les instrumentations d’‘"Iss" Lanseï Doïa’ sont cependant gâchées par les vocaux grommelés de façon bizarre en plein milieu du morceau, hors de propos et assez insupportables. Le reste de la composition s’écoute, sans faire de vagues. En revanche, le merveilleux ‘Ki Ïahl Ö Lïahk’ sort son épingle du jeu, grâce à sa sensibilité jazz, parfaitement assimilée et intégrée… Un morceau souple et ensoleillé, léger et agréable, assez enivrant, presque Canterbury-en. Par ailleurs, la basse sinueuse n’est pas sans me rappeler les Italiens de Duello Madre, dont l’unique album verra le jour plus tard, en 1973.
// Conclusions
Ce deuxième album de Magma pourrait s’évaluer à deux niveaux : objectif et subjectif. Tout d’abord, c’est un disque plutôt impressionnant dans son exécution, et dans sa précision technique. Il marque l’histoire à sa manière avec une longue suite d’une vingtaine de minutes. Cependant, en termes plus personnels, je dirais que seul un quart de l’album parvient réellement à me conquérir, avec le morceau ‘Ki Ïahl Ö Lïahk’, qui fait partie de mes titres fétiches du groupe et de jazz rock en général. Mais cela reste trop peu pour décerner une note globale plus flatteuse.
Dans 1.001° Centigrades, Magma développe aussi une musique d’obscurité, une musique du recueillement. Une musique de la guérison spirituelle. Mais Magma est comme un volcan massif, prêt à éructer… Magma se tord encore dans le noir, ouvrant ses yeux de feu. La lave d’un millier de degrés doit nous engloutir et tout détruire sur son passage. L’éruption est proche : elle s’appelle Mekanïk Destruktïẁ Kommandöh.
Note : 4/6
Morceaux fétiches : ‘Ki Ïahl Ö Lïahk’
Les Kobaïens arrivent sur Terre ! Le deuxième album de Magma conserve le concept élaboré dans le premier volume, Kobaïa. Mais maintenant, les Kobaïens parlent aux Terriens, fraîchement débarqués sur la planète bleue pour révéler à ses habitants les bienfaits de Kobaïa. Si le storytelling se poursuit, des changements artistiques notables vont néanmoins s’opérer.
// Style
Si Magma se place encore dans une orbite jazz fusion, 1.001° Centigrades est plus resserré et cuivré que son prédécesseur. Les dynamiques rock entrevues dans le premier album sont annihilées. Les choses semblent s’alléger, s’éclaircir, se recentrer et moins se disperser. Il faut dire que les manques de temps et de moyens auront peut-être eu raison d’un disque aussi copieux que le premier. À l’image de la véritable pochette de 1.001° Centigrades (grise, avec la griffe de Magma), le groupe semble plus direct, plus sobre et moins lourd, moins brut et moins sombre. Le groupe lisse sa direction musicale en gardant son intégrité et son homogénéité, malgré le départ majeur du guitariste Claude Engel.
// Structure
Le morceau principal ‘Rïah Sahïltaahk’, de près de vingt minutes, semble frémir, s’agiter. Il s’agirait d’une forme de danse, une ode à Kobaïa, un hommage à la planète… en kobaïen bien sûr. Piano, basse et batterie, puis vents et chant, se mêlent progressivement à la fête. Le morceau exprime ensuite ses changements d’humeur, entre moment de vides un peu obscurs et passages plus mouvementés. Pour ma part, je ne suis pas totalement conquis par cette suite épique, qui ne parvient pas à me transporter, malgré le travail absolument considérable réalisé au niveau des instrumentations. Elle n’en reste pas moins un titre d’envergure pour les débuts discographiques du groupe, à l’aube des seventies.
Deux autres morceaux composent l’œuvre à 1 001 degrés : ‘"Iss" Lanseï Doïa’ et ‘Ki Ïahl Ö Lïahk’, tournant chacun autour d’une dizaine de minutes. Le jazz est encore assez posé et chaleureux, un peu à la manière d’‘Aina’ sur le disque précédent, laissant entrevoir des dynamiques proches de celles de Waka/Jawaka de Frank Zappa en 1972 (sur l’intro du premier titre), ou de Soft Machine (sur certaines phase du second). Les instrumentations d’‘"Iss" Lanseï Doïa’ sont cependant gâchées par les vocaux grommelés de façon bizarre en plein milieu du morceau, hors de propos et assez insupportables. Le reste de la composition s’écoute, sans faire de vagues. En revanche, le merveilleux ‘Ki Ïahl Ö Lïahk’ sort son épingle du jeu, grâce à sa sensibilité jazz, parfaitement assimilée et intégrée… Un morceau souple et ensoleillé, léger et agréable, assez enivrant, presque Canterbury-en. Par ailleurs, la basse sinueuse n’est pas sans me rappeler les Italiens de Duello Madre, dont l’unique album verra le jour plus tard, en 1973.
// Conclusions
Ce deuxième album de Magma pourrait s’évaluer à deux niveaux : objectif et subjectif. Tout d’abord, c’est un disque plutôt impressionnant dans son exécution, et dans sa précision technique. Il marque l’histoire à sa manière avec une longue suite d’une vingtaine de minutes. Cependant, en termes plus personnels, je dirais que seul un quart de l’album parvient réellement à me conquérir, avec le morceau ‘Ki Ïahl Ö Lïahk’, qui fait partie de mes titres fétiches du groupe et de jazz rock en général. Mais cela reste trop peu pour décerner une note globale plus flatteuse.
Dans 1.001° Centigrades, Magma développe aussi une musique d’obscurité, une musique du recueillement. Une musique de la guérison spirituelle. Mais Magma est comme un volcan massif, prêt à éructer… Magma se tord encore dans le noir, ouvrant ses yeux de feu. La lave d’un millier de degrés doit nous engloutir et tout détruire sur son passage. L’éruption est proche : elle s’appelle Mekanïk Destruktïẁ Kommandöh.
Note : 4/6
Morceaux fétiches : ‘Ki Ïahl Ö Lïahk’
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