![Gong - You](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnazegMxBuomFLf-61VRN1VH2JCUcHABQjfzVWa1YHaow9DP8hxxQjnZayhdpuRRvpf1zkXhjZjZWTsm_mVzr3eOOVxRUVB5Kd3Qy4hoxEvYpb4fWw_bGzaWEs2hnJsKktvyVV7LvJKz0/s1600/gong_3bis.jpg)
Psychédélisme / Canterbury / Space Rock (France / Angleterre)
Avec You, Gong élabore véritablement son space rock psychédélique et multi-instrumental, aux accents exotiques. D'ailleurs, le groupe devient un peu l’ancêtre d’Ozric Tentacles, que l’on a déjà eu l’occasion de voir ici. Ses atmosphères, ses chemins sinueux, ses appels, ses échos… Gong est véritablement à la base d’un truc historique, qui semble être écouté de bien des façons différentes tant les directions et priorités artistiques prises sont multiples (rythmes, atmosphères, soli d’instruments…) Le groupe met ici en place une forme de jazz progressif flottant et horizontal, cosmique et mystique.
Après quelques morceaux d’introduction assez classiques, dans l’esprit de la partie 2 de la trilogie, surgit véritablement le cœur de l’album et son essence. Les deux premiers titres valent surtout musicalement pour le contraste qui va être réalisé, et cela les rend presque indispensables : il ne peut y avoir d’évasion sans un lieu de départ. En fait, avec cette mutation, on a véritablement l’impression de s’évader peu à peu, dans d’étranges contrées acides et futuristes. ‘Magick Mother Invocation’/‘Master Builder’ est une réussite notable, notamment dans la façon selon laquelle se posent les atmosphères. Un moment pendant lequel l’espace et le temps se figent. Pourtant le ciel semble se déchirer avec le solo incisif de Steve Hillage perforant ‘A Sprinkling of Cloud’, le titre suivant, très ambiant, appuyé par cette batterie explosive de Pierre Moerlen. D’autres instruments sont dès lors de mise comme le sax de Didier Malherbe qui entre dans la partie et se joint à cette fête psychédélique particulièrement animée. On prend la pleine mesure du côté instrumental polymorphe dans cette section décadente et joyeuse.
Ensuite, petit entracte avec ‘Perfect Mistery’, dans le même registre classique, comptine légère et enjouée. Je ne sais pas bien si sa place est légitime ; coupe-t-elle maladroitement et de façon irritante l’atmosphère du disque ? Ou au contraire aère-t-elle agréablement l’album ? Les choses reprennent ensuite avec deux nouvelles plages de 10 minutes : ‘The Isle of Everywhere’, plus groovy et ‘You Never Blow Yr Trip Forever’ qui complètent le tableau. Ces morceaux sont un peu moins haletants que le cœur du disque mais ils participent vraiment bien à son identité spatiale, au projet musical ici mis en place, et restent tout à fait réussis.
Produit dans la douleur (et dans un climat qui provoqua le départ d’Allen…) You reste l’achèvement de la trilogie Radio Gnome Invisible, qui sert d’assise à la renommée du groupe et illustre sa symbolique. Une forme de longue rêverie ayant toute sa complémentarité dans la discipline d’un Magma, comme l’estime Steve Hillage. Le disque le plus profond des trois actes, et une base certaine pour des expérimentations spatiales et hallucinatoires du futur.
Note : 5/6
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