![Hatfield and the North -](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYHtkXsXTm2Euz1VRgmEbCXDNUJ6Csky5FgKtysLxZnol08FQByf2rc6c5R2PILxXVHsh2OmMqnNMWhVdnnzeLar7qxDO-H381eyt_Y2jfoi7j6gxINY7157HstWiY24FtMmRcQg-4g8k/s1600/hatfield.jpg)
Canterbury (Angleterre)
"Hatfield and the North" aurait pu rester une mention de directions sur un panneau autoroutier anglais. Mais ce nom fut affublé à un groupe de Canterbury inspiré, ou je dirais même à un épisode du style, ayant duré trois petites années. Deux albums furent écrits par cette formation composée de Phil Miller (guitare / précédemment dans Delivery et Matching Mole), Dave Stewart (claviers / précédemment dans Egg), Richard Sinclair (basse, chant / Caravan, Camel à la fin des seventies) et Pip Pyle (batterie / Gong). Le premier album qui nous intéresse ici est renforcé entre autre par la présence de Robert Wyatt (Soft Machine, vocaux sur le titre ‘Calyx’), Didier Malherbe (saxophones / Gong) de Geoff Leigh (sax & flute / Henry Cow)… et des "Northettes" au chant. Ouf. Bref, un nouveau laboratoire collectif de sons pour le genre.
Dans cet album, le vocabulaire musical du style est bien présent avec un authentique côté british irréductible. Autre fait notable, le disque se compose de 15 titres, dont 13 petits, oscillant entre une vingtaine de secondes et 3 ou 4 minutes. Tout le monde semble se mettre à l’écriture. On y trouve la légèreté lumineuse et enjouée de ‘Aigrette’, la mélodie en escalier de ‘Calyx’, la technique sophistiquée de ‘Rifferama’, forme de jazz endiablé et condensé, contrastant avec la mélancolie douce-amère de ‘Fol De Rol’, qui le suit. Même sentiment diaphane et contemplatif, nostalgique, avec le délicat ‘Licks for the Ladies’… autre moment bien agréable et éphémère, comme l’allègre et romantique ‘Bossa Nochance’, fragile et magnifique, les deux ‘Big Jobs’, lyriques et maîtrisés (le rappel est de toute beauté), ou encore les mélodies féminines et célestes de ‘Lobster in Cleavage Probe’.
Les deux autres morceaux sont deux pièces progressives mémorables : la longue suite de dix minutes ‘Son of 'There's No Place Like Homerton'’ et le haletant ‘Shaving is Boring’, particulièrement éprouvant, titre expérimental un peu psychédélique et héroïque suivi d’un très beau jam canterbury-esque. Deux sortes d’épines dorsales parmi des morceaux toujours courts et mesurés. D'une certaine façon, les autres morceaux auraient aussi pu parfois être assemblés au sein d’une même plage… et inversement concernant les deux titres plus longs.
Respecté, coté, prisé, ce premier album du groupe est un classique du genre, presque idéal pour qui souhaite intensément goûter aux saveurs du Canterbury. Tout semble participer à l’identité propre du genre et devient dès lors une invitation supplémentaire pour s’engouffrer dans ces contrées progressives si particulières, avec cette ambiguïté entre mesure et démesure.
P.S. : notons par ailleurs les deux titres en bonus très réussis : ‘Let’s Eat (Real Soon)’, très mélodique et british, et ‘Fitter Stoke Has A Bath’, très subtil, notamment sur sa section middle. Ils sont disponibles dans la compile After.
Note : 5/6
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