![Gong - Angel's Egg](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhsr9XQTFkUnDEljx_plAgMu_m0J6BDVdvz67IB1CBKbhk-mmLgU4URCJxpJh5GxK6m3_4F_M48qgbiazhx8qjOWPsllNc5lSmu9yvylMp571MQ1yFYHIrfXr-Phn4AJv5_XLCCERiq9s/s1600/gong_2.jpg)
Psychédélisme / Canterbury / Space Rock (France / Angleterre)
Angel’s Egg semble a priori plus pro que son prédécesseur, moins fou, tentant d’aboutir à une expérience musicale accomplie autrement. L’ensemble des titres nous plongent toujours dans un univers enchanteur, quasi cinématographique, celui de l’histoire de science-fiction servant de trame à la trilogie. On se prend au jeu de ce cirque musical, aux multiples facettes, aux différentes directions musicales, aux moult priorités esthétiques, aux divers instruments dominés chacun par de fortes personnalités artistiques.
L’ensemble forme une musique psychédélique collective, et encore un peu sauvage. On se sent néanmoins parfois un peu perdu dans ces morceaux assez courts, diversifiés, éparpillés tout le long de ce périple oblique, futuriste et hallucinatoire. Pour se repérer, on peut néanmoins regrouper ‘Flute Salad’/‘Oily Way’/‘Outer Temple’/‘Inner Temple’ dans une même suite.
Au niveau du line up, chacun semble pouvoir tirer son épingle du jeu autour de Daevid Allen et Gilli Smyth. Tim Blake aux synthés et Steve Hillage, guitariste, marquent aussi ce disque de leurs griffes, tout comme Didier Malherbe aux saxophones, l’explosif Pierre Moerlen aux percus, et Mike Howlett armé de sa basse... À noter la présence de Mireille Bauer aux percussions/glockenspiel et bien sûr la direction de Giorgio Gomelsky à la production (un vrai homme de réseau ayant travaillé avec Soft Machine et Magma, entre autres).
L’album fut enregistré au Pavillon du Hay, à proximité de Sens, en France. Le groupe vivait en ce temps-là dans cet espace propice à l’inspiration, plongé dans la nature (100 hectares de forêt), côtoyant des animaux sauvages. L’enregistrement fut possible grâce au studio mobile fraîchement acquis. Les musiciens pouvaient enregistrer de leurs chambres respectives et les câbles se faufilaient un peu partout à travers la maison. En somme, une installation amusante et ingénieuse, favorable à l’imagination et à la poésie.
Parmi les meilleurs moments : l’ouverture ‘Other Side of the Sky’, le vrai titre proprement spatial du disque. On note aussi les arpèges oniriques et la mise en scène musicale de ‘Prostitute Poem’, tout comme la fanfare prog de ‘I Never Glid Before’ qui a peut-être donné des idées au Mercury Rev des deux premiers albums. La suite centrale est également de bonne facture, notamment pour son travail sur les atmosphères.
Le tout forme un délire sympathique et maîtrisé, sans pour autant être un chef d’œuvre, la faute à certains passages peut-être un peu inoffensifs. Pour beaucoup il s’agit d’un des meilleurs Gong voire du meilleur. Pourtant, je lui préfère son successeur, You, qui voit les choses nettement plus en grand, s’éloignant progressivement des petites divagations passionnées, malicieuses et fantasques de l’œuf d’ange.
Note : 4/6
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