lundi 26 mars 2012

THE BYRDS The Notorious Byrd Brothers (1968)

The Byrds - The Notorious Byrd Brothers
Folk Rock / Psychédélisme (U.S.A.)


C’est vrai, l’histoire des Byrds c’est l’histoire de changements de styles, mais aussi de tensions et donc de line up. Et avec ce cinquième album, on assiste à de vrais chamboulements. Déjà, David Crosby sera viré pendant les sessions. Même punition pour Mickael Clark : faux départ, puis faux retour, puis vrai départ. Gene Clark lui-même fera aussi un aller-retour pour 3 semaines de sessions, avant de réapparaître en 1973. Cela dit, sa présence est difficile à déceler dans ce cinquième disque. Enfin bref, tous ces éléments aussi significatifs soient-ils, ne sauraient nous faire oublier la musique, assez éloignée de ces rebondissements tumultueux.

Homogène et équilibré, The Notorious Byrd Brothers est la dernière pièce à l’édifice psychédélique que le groupe a construit ces trois dernières années. L’ensemble donne l’allure d’un folk rock souple et éthéré, éclectique et homogène à la fois, plutôt expérimental, voire un chouilla progressif. Formant un tout, les différents genres et influences coexistent, s’imbriquent, se mélangent, et ce parfois au sein d’un même titre. Au niveau des instruments, l’album est marqué par l’apparition du synthé Moog, spatial et psyché, et de la pedal steel guitar, donnant une tonalité country aux morceaux et préfigurant la prochaine mue dans le disque suivant. L’atmosphère est parfois rurale, voire faussement écolo, et semble s’accorder à l’ethos, à l’idéal hippie.

The Notorious Byrd Brothers comporte deux classiques, écrits par Gerry Goffin / Carole King : le single ‘Goin’ Back’, léger et évocateur, contenant une forme de nostalgie lumineuse, pourtant décrié par David Crosby (une reprise à contre-courant de leur dynamique de songwriting personnel) ; et ‘Wasn’t Born to Follow’, titre libre et enjoué, assez renommé dans la discographie du groupe. Pourtant je retiendrais avant tout le très soigné ‘Get to You’, un des meilleurs morceaux du groupe, pas si loin de la délicatesse de Gentle Giant et des Beach Boys. D’après McGuinn l’écriture de ce titre revient aussi à Clark, ce qui au final n’est guère étonnant. J’ajouterais enfin ‘Tribal Gathering’, plus chaloupé, et ‘Old John Robertson’ que l’on avait déjà découvert comme face B du très bon single ‘Lady Friend’, sous un autre mix.

Parmi les titres périphériques au disque, pensons immédiatement à ‘Triad’, dans lequel David Crosby prend son envol en songwriting. Le morceau sera d’ailleurs légué à Jefferson Airplane et aussi réinterprété par son auteur, avec Stephen Stills, Graham Nash & Neil Young. Ce titre a semble-t-il été plus ou moins un prétexte de dispute entre les Byrds et a sans doute renforcé un peu plus l’idée d’un départ pour Crosby.

Pour terminer ce petit cycle de chroniques du groupe, je me permets un petit listing indicatif des morceaux que je préfère, reprises ou non. Je ne tiens compte que des cinq premiers albums, et cette liste suit leur ordre chronologique :

‘Spanish Harlem Incident’
‘The Bells of Rhymney’
‘Chimes of Freedom’
‘Turn! Turn! Turn!’
‘If You’re Gone’
‘I See You’
‘Eight Miles High’
‘John Riley’
‘Everybody’s Been Burnt’
‘My Back Pages’
‘Lady Friend’
‘Wasn’t Born To Follow’
‘Get to You’
‘Tribal Gathering’
‘Triad’

L’héritage Byrds se poursuit bien sûr après The Notorious Byrd Brothers. Les Byrds, groupe novateur, hydre à plusieurs têtes, en proie au changement incessant (line up et style), auront en tout cas influencé beaucoup d’artistes majeurs : les Beatles de façon réciproque, Jefferson Airplane, R.E.M., Bruce Springsteen (lui-même influencé directement par Seeger et Dylan), The Smiths, Big Star…

Note : 4,5/6

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