dimanche 6 juillet 2008

SMALL FACES Ogdens' Nut Gone Flake (1968)

Small Faces - Ogdens' Nut Gone Flake
Pop-Rock/Psychédélisme/Concept (Angleterre)


Au moment où touche à sa fin la première vague du mouvement mod, progressivement dépassé par le psychédélisme, Ogdens’ Nut Gone Flake émerge comme l’album marquant l’apogée de la carrière des Small Faces. Mettant en évidence un son qui leur est propre, ce disque des Small Faces présente leur façon de créer un rock énergétique, les plaçant d’une certaine manière parmi les Pretty Things, les Kinks et les Who.

Aussi, bien qu’influencés par le folk et le psychédélisme triomphant, les Small Faces n’en demeurent pas moins un symbole de la culture mod. Mais ils vont ici plus loin. En effet, cet album propose dans sa seconde partie une histoire, un peu à l'image de S.F. Sorrow des Pretty Things et de Tommy des Who, œuvres néanmoins bien plus maximalistes. N’oublions pas non plus que les mods furent influencés par la musique noire qu’ils aimaient tant écouter. Et la musique noire… c’est aussi Jimi Hendrix ; la ligne de basse de ‘Song Of A Baker’ ou l’énergie de l’intro de ‘Rollin’ Over’ ne sont pas sans rappeler un peu son style.

Le pop-rock élégant des Small Faces, emmené par la paire Steve Marriott / Ronnie Lane, peut nous offrir d'autres bons moments. Parmi ceux-ci, on retient tout d’abord le morceau-titre, introduction éclatante et classieuse, typiquement british, dans l'esprit du disque. Si le deuxième morceau, ‘Afterglow’, n’est pas forcément exempt de tout reproche, il valorise au moins le chant juste, énergique et magnétique de Steve Marriott, tout comme le son des guitares, légèrement lourdes, saturées et grésillantes. Pensons aussi à ‘Long Agos And Worlds Apart’, rappelant les Byrds, et bien évidemment au titre emblématique ‘Lazy Sunday’, axé Kinks/Beatles.

Comme dit précédemment, la seconde partie raconte une sorte de comptine évoquant les interrogations d’un jeune homme sur l’aspect de la lune, et plus exactement sa quête de la partie manquante de l’astre. À l’issue d’un voyage sur le dos d’un insecte ailé, Mad John lui apporte alors les réponses attendues… Bref, la moquette a encore du souffrir... En tout cas, entre pas mal de blablas (récit oblige), on aura au moins l’occasion de tomber sur l’élégance baroque de ‘Happiness Stan’ et sur deux très bonnes mélodies : celles de ‘The Hungry Intruder’ et de ‘Mad John’. Et cela malgré une fin de disque, ‘Happydaystoytown’, peut-être trop typée.

Dans l’ensemble, Ogdens’ Nut Gone Flake est un disque respirant la classe britannique, et présentant un songwriting de qualité. Les Small Faces nous propose un album avec une réelle identité, ce qui n’est pas une mince affaire tant la concurrence fut rude durant la période 68, riche en opus d’excellence.

Note : 5/6

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