Pop-Rock/Concept (Grande-Bretagne)
The Wall reste sans doute l’un des disques conceptuels les plus connus dans l’histoire du rock, si ce n’est le plus réputé. On lui voue un véritable culte, et il assoie toujours davantage la popularité de Pink Floyd, comme son envergure.
Ce double album s’insère dans un dispositif en trois volets, comportant aussi une tournée grandiloquente, dans laquelle les musiciens construisent un mur sur scène pour les séparer du public, et le célèbre film sorti en 1982, réalisé par Alan Parker. Ce long métrage garde cependant une allure plutôt sinistre et a un peu mal vieilli. Mais, à l’instar du disque dont il est l’illustration, cela variera beaucoup selon les gens.
Beaucoup aura été dit sur The Wall en tout cas. Certaines théories à son égard peuvent se contredire radicalement tout en gardant une certaine pertinence.
Si je ne le place pas sur un piédestal, force est d’y constater la présence d’un certain « souffle » ; The Wall reste un disque de rêveur désabusé, à la poursuite nostalgique du passé. "The dream is gone", dit la chanson… Mais j’admets tout de même que la construction de son aura s’est faite davantage autour du disque.
Globalement, l’album The Wall présente pour moi deux défauts majeurs :
.les thématiques, un peu égocentriques et misérabilistes. Retracer de façon imagée les déboires de Roger Waters peut détourner l’intérêt de l’auditeur. Grossi par l’effet de loupe de la popularité, l’ensemble fini par sembler trop mégalo. Cela étant, on peut aussi s’y reconnaître d’une façon ou d’une autre.
.La faiblesse de trop nombreux titres. The Wall aurait gagné à être un disque plus simple, quitte à chambouler le concept et l'identité de l'album tel qu'on les connaît. Tailler davantage dans le roc aurait été salutaire pour rendre le disque plus dense et percutant (tournant dès lors autour de ses face A et C actuelles).
Mais ce serait injuste de passer outre les meilleurs moments, judicieux à plus d’un titre. Rétrospectifs et mélancoliques, ‘The Thin Ice’ et ‘Mother’ ressemblent à ces comptines d’artistes absorbés par leur passé. Cette tonalité désenchantée se retrouve aussi dans l’aérien ‘Comfortably Numb’, et son solo de guitare mythique. Enfin, je retiens surtout le bon enchaînement formé par ‘Hey You’ (marqué par sa très belle section middle), d’‘Is There Anybody Out There?’ plus atmosphérique, et de ‘Nobody Home’ plus intimiste. Un des climax de l’album à mon sens.
Dans l’ensemble, The Wall aurait gagné à être amélioré, sur le fond et sur la forme. Il apporte néanmoins de nouveaux morceaux solides pour le répertoire du Floyd, et une autre dimension en termes d’ambiances. Honni ou vénéré, The Wall reste un disque ambivalent ; certains s’y retrouveront, tandis que d’autres y seront insensibles, comme… face à un mur.
Note : 4-/6
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