Pop-Rock (Grande-Bretagne)
En principe, The Final Cut devait être une B.O. de The Wall, nommée "Spare Bricks", et contenant des titres nouveaux ou retravaillés pour coexister davantage avec la narration. Mais la guerre des Malouines pousse Roger Waters à changer son fusil d’épaule pour écrire un disque conceptuel sur le conflit, avec des titres tout frais.
Il s’agit aussi et bien sûr du dernier disque de PF avec Waters, symbolisant l’apex de sa prise de pouvoir. C’est presque « son » disque, les autres musiciens étant quasiment assimilés à du personnel de session… Il présente aussi, plus que tout autre album, les tensions au sein du groupe, et leur aboutissement. De mon côté, ce fut un plaisir au premier abord de le réécouter. J’ai un rapport personnel avec ce disque, certes très relatif, mais qui me rappelle brièvement les débuts de ma période universitaire.
The Final Cut reste sur certains plans le petit frère de The Wall, notamment pour l'aspect conceptuel, le son & la dynamique « cinématographique », voire de story telling. On retrouve également un univers sombre, tournant évidemment autour des choix thématiques et de l’inspiration musicale de Waters. Au niveau des instrumentations, le groupe fait appel à une section orchestrale, donnant un côté plus solennel ou emphatique à certains titres.
Pourtant, The Final Cut se montre bien plus introspectif et intime que son prédécesseur, même si certains passages se veulent assurément grandiloquents. En contrepartie il n'aura pas de charisme détonnant ou de véritable envergure. S’il est marqué par un songwriting un peu léger, voire un peu invisible, il s'écoute relativement bien ; on s'y installe assez aisément, même si aucune chanson ne casse véritablement des briques.
Je note tout de même parmi les meilleurs moments : ‘Your Possible Past’, ‘One of the Few’ ou encore ‘Paranoid Eyes’... peut-être le pont de ‘Not Now John’ aussi. En revanche, ‘Get Your Filthy Hands of My Desert’ et ‘When the Tiger Broke Free’, voire ‘The Post War Dream’ en introduction, demeurent des échecs cuisants, sonnant de manière un peu mielleuse et datée.
Pour aimer ce disque, doit-on nécessairement partager les mêmes vues sur les Malouines ? Non. Doit-on apprécier la thématique de la guerre associée à des chansons ? Fort possible. Doit-on aimer la personnalité artistique de Waters ? Vraisemblablement. Pour ma part, j’apprécie par moments l’atmosphère personnelle et mélancolique de l’ensemble, surannée et cotonneuse, formant un tout cohérent. L’aspect un peu pompeux et le simplisme de l’écriture, avec lequel il entre étrangement en contraste, affaiblissent néanmoins très fortement ce disque, qui restera dans l’ombre des autres œuvres du groupe.
Note : 3+/6
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