Art Rock/Pop (Grande-Bretagne)
Ce projet est né de la rencontre en 1974 entre Eric Woolfson, pianiste de session et compositeur, et Alan Parsons, qui avait travaillé comme ingé son sur Abbey Road et Dark Side of the Moon, qu’on ne présente plus. Eye in the Sky représente un peu le succès du groupe, puisant sa force dans un équilibre art-rock/pop FM, conciliant à la fois radios et amateurs de prog. L’épine dorsale constituée du duo Parsons/Woolfson s’entoure de différents chanteurs (Colin Blunstone par ex) pour chacun des titres qui le nécessitent. Cette diversité des voix se superpose à la multiplicité des styles et des approches musicales abordés dans Eye in the Sky.
Chacun jugera de ses morceaux préférés mais il est difficile d’en oublier certains : la courte ouverture du disque, l’instrumental ‘Sirius’, assez célèbre, solennelle et magnétique ; la chanson-titre, hit interplanétaire, dégageant un charme suranné qui nous plonge irrémédiablement dans l’époque ; ‘Silent and I’, beaucoup plus prog dans l’idée et dans la structure, avec notamment comme section middle une cavalcade de cuivres assez imposante ; ‘You're Gonna Get Your Fingers Burned’, rock assez basique mais que j’aime beaucoup pour son couplet efficace ; et aussi ‘Mammagamma’, pop numérique, dansante et spatiale. L’ensemble est hétérogène tout en gardant une certaine cohérence grâce à l’esprit qui anime ce disque et à la production qui mâtine les morceaux en leur donnant un certain éclat.
Hétérogène et cohérent certes, mais qualitativement un tantinet inégal. Je suis en effet plus circonspect pour l’irritant ‘Psychobabble’. ‘Gemini’ me semble un peu dispensable, avec ses appels du pied aux Beach Boys. Malgré son solo de guitare, ‘Children of the Moon’, tout comme le pourtant sympathique ‘Step by Step’, n’apportent pas énormément au disque, complétant l’ensemble de façon honnête. Quant à ‘Old and Wise’, c’est difficile à dire, puisqu’elle se situe entre la ballade guimauve et le morceau attendrissant. En fait, le disque présente quand même sur toutes les compositions une identité forte, bien d’époque, et cela est à double tranchant ; on pourra aimer ce disque pour ses mélanges, mais aussi ne pas y adhérer pour ses aspects datés et kitch, et son lyrisme parfois un peu pompeux. Il reste quand même un passeport de renom pour revisiter quelques facettes des 80’s.
Note : 4/6
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