Jazz Rock (U.S.A.)
Waka/Jawaka ressemble, pour son style, au petit frère de The Grand Wazoo. Mais sorti quelques mois avant, il devrait pourtant en être l’aîné. Chaînon manquant entre Hot Rats et The Grand Wazoo, Waka/Jawaka est la preuve que Zappa occupe bien son temps, alors même qu’il se trouve en chaise roulante, la jambe plâtrée, suite à une agression en plein concert (un spectateur l’avait jeté dans la fosse…)
Le disque présente avant tout deux longs morceaux : ‘Big Swifty’, de plus d’un quart d’heure, et le morceau titre d’une douzaine de minutes, qui apparaît comme le moment majeur de l’album. Zappa évolue de plein pied dans un jazz rock aux allures progressives, même si le line-up reste plus resserré que sur The Grand Wazoo. Liquide et acide, la musique de Frank Zappa soigne ses accents obliques, laissant l’auditeur se perdre (peut-être un peu trop) dans ses labyrinthes de cuivres, toujours appuyés par des percussions intraitables. En guise d’entracte, deux titres de plus petit format, ‘Your Mouth’ et ‘It Just Might Be A One-Shot Deal’, plus en retrait, mais donnant un certain équilibre à l’ensemble de l’opus.
Waka/Jawaka apparaît souvent comme un classique même si je pense que c’est surtout le morceau-titre qui reste le plus brillant pour sa qualité intrinsèque, ‘Big Swifty’ impressionnant davantage pour son envergure et pour l’ingéniosité d’une recette jazz ambitieuse qui semble fonctionner. En tout cas, les méandres de ces différents morceaux tortueux font de Waka/Jawaka une œuvre complexe et dense, pas forcément facile d’approche pour le novice, mais grandement maîtrisée.
Note : 4/6
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