lundi 12 novembre 2012

Frank ZAPPA & THE MOTHERS Roxy & Elsewhere (1974)

Frank Zappa - Roxy & Elsewhere
Jazz Rock / Fusion (U.S.A.)


Roxy & Elsewhere est une reconstruction de différentes prestations en concert. Elles furent exécutées notamment au Roxy à Hollywood (8, 9, 10 décembre 1973), au Edinboro State College (8 mai 1974), et à l’Auditorium Theatre de Chicago (11 mai 1974). Ce live incarne souvent chez les fans l’esprit des Mothers troisième mouture, tâchant de mettre en valeur la créativité artistique, l’osmose technique, l'esprit de communion, et la fièvre bouillonnante ressentie lors des interprétations sur scène.

Cela est particulièrement audible sur ‘Pygmy Twylyte’/’Dummy Up’/‘Village of the Sun’, mais surtout sur ‘Echidna’s Arf (Of You)’, avec notamment sa coda tout à fait haletante, menant sur le long ‘Don’t You Ever Wash That Thing?’. En revanche, et assez paradoxalement, ‘Penguin in Bondage’ et surtout ‘Cheepnis’ me laisse particulièrement froid, malgré la chaleur qu’ils tentent d’apporter. On s’engouffre en revanche plus volontiers dans les relectures de ‘Oh No’/‘The Orange County Lumber Truck’ (devenant ‘Son of Orange County’) et de ‘Trouble Every Day’ (devenant ‘More Trouble Every Day’).

Pour clore le disque, Zappa propose son incestueux ‘Be-Bop Tango’, complexe et arithmétique, représentation sur scène d’une danse pervertie. Cela n’a malheureusement que peu d’intérêt puisque l’image manque ; le ‘Be-Bop Tango’ s’accompagne d’une chorégraphie improvisée par des spectateurs à partir des notes jouées et chantées par George Duke. L’absence de visuel s’avère assez préoccupant et ennuyeux (voire ridicule) pour un passage durant une dizaine de minutes...

Selon l’humeur, Roxy & Elsewhere apparaîtra chaleureux, ou un peu moins... On pourra se sentir inspiré et absorbé par l’identité de cette musique ensoleillée et funky (surtout s’il on est en phase totale avec l’esprit Zappa), ou bien juger que les musiciens se regardent parfois jouer, au sein d’une musique rythmée qui peine un peu à cacher sa densité. Roxy & Elsewhere se veut communicatif, mais on ne sait pas toujours s’il s’agit d’un échange avec l’auditeur, ou simplement entre les musiciens eux-mêmes. Je parle en termes musicaux, même si la saynète de ‘Dummy Up’ rend assez bien au final (Jeff Simmons essaye de convaincre Napoleon Murphy Brock de fumer un diplôme…)

Roxy & Elsewhere n’en demeure pas moins un classique d’un artiste, d’un groupe et d’une période très symbolique dans une discographie tentaculaire. Il dévoile un témoignage sur scène qui n'est pas négligeable, apportant un regard précis sur un stade de l'évolution des Mothers. Globalement, Roxy & Elsewhere représente donc un album impressionnant à bien des égards, même si sa réputation semble supplanter légèrement sa valeur intrinsèque.

Note : 4/6

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