lundi 22 octobre 2012

THE APARTMENTS A Life Full Of Farewells (1995)

The Apartments - A Life Full of Farewells
SUPPLÉMENT : Pop / Rock (Australie)

La musique épurée d'A Life Full of Farewells ressemble à un tableau de couleurs froides, représentant un panorama observé des toits d'une ville hostile et hivernale, sous un ciel grisonnant et légèrement déprimé. « Un vie plein d'adieux » (comme cela est inscrit sur le disque, de façon touchante) est un récital exécuté en toute intimité par le groupe de Peter Milton Walsh, songwriter à ses heures. Les guitares fragiles et rythmées y côtoient de temps en temps la chaleur des cuivres et des vents. Ici on n'est plus très loin de Léonard Cohen, des Go-Betweens (Peter Milton Walsh en fut membre), voire de l’esprit des chansons déboussolantes de Vic Chesnutt ou de Lilac Time…

Mais les Apartments ont aussi quelque chose à eux, cette façon de lever le voile sur des sentiments forts mais rentrés, tout en maniant une forme de minimalisme musical troublant. Les mélodies se révèlent au fil des écoutes et baignent dans une atmosphère dénudée très particulière, nostalgique, voire mélancolique. Même s’ils jouissent tous d’une personnalité propre, jouant chacune sur une corde sensible précise, les différents titres du disque consolident une réelle homogénéité, semblant tous apaisants comme un nuage de lait. Et ils nous présentent en toute simplicité ce que la vie a à nous proposer : les naissances des sentiments et les adieux qui s’ensuivent, sous des cordes fines ou des sons plus cuivrés.

Parmi les cols du disque on notera probablement ‘You Became My Big Excuse’ et ‘Paint The Days White’, morceaux pastel. Et si l’on met de côté une interprétation vocale parfois un peu forcée, un des sommets est peut-être atteint avec ‘She Sings To Forget You’. Une mélodie timide et souffrante, un piano délicat, joué tout en touché. Cette chanson céleste se marie merveilleusement bien avec les horizons brumeux des matins froids parisiens... Elle prépare aussi une chanson de clôture dynamisante et onirique : ‘All The Time In The World’.

A Life Full of Farewells suscite l'introspection et fait voyager les consciences dans un univers oscillant entre rêve tout éveillé et réalité commune et brutale. L’album est l'intime entrelacement de la douceur de la brume automnale et de la froideur du ciel hivernal. Un disque qui cultive l'esthétique minimaliste tout en restant fidèle à un réalisme « impressionniste ».

Note : 5/6

(Ancienne chronique datant d’il y a de nombreuses années retravaillée pour 2012.)

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