Krautrock (Allemagne)
C’est avec un beat autoritaire et un peu insupportable que Faust So Far nous assomme dès le départ. Celui de ‘It’s A Rainy Day, Sunshine Girl’, qui va lui-même se liquéfier légèrement pour devenir un tantinet plus amical, débouchant sur un petit air guilleret. Une contradiction dans le titre, et aussi dans son exécution. Sans doute pas un grand morceau, mais une indication parmi d’autres sur ce que Faust va offrir cette fois.
Même si l’album est censé être un peu plus accessible que le précédent (une suite de morceaux plus courts), nous végétons une fois encore en milieu hostile. L’énergie un peu agressive et les expérimentations hasardeuses sont présentes pour solidifier encore un peu plus l’identité de la formation, apparaissant déjà comme l’un des groupes les plus secs, les moins séduisants des ténors de la scène kraut (parfois un peu à tort mais c’est aussi ce qui fait leur force).
Parmi les éléments les plus fondateurs du disque, on note la fougue de l’épique ‘Harm’, un peu le morceau central de l’album, mais aussi le jazz psycho-ambiant et soutenu de ‘So Far’, ou encore les coups de butoir électroniques de ‘Mamie Is Blue’. Je pense aussi aux atmosphères troublantes de l’acoustique ‘On The Way To Abamäe’, que j’aime beaucoup. À noter enfin les ébauches de ‘Picnic On A Frozen River’, ici en deux courtes parties, que l’on retrouvera dans une version bien plus intéressante dans Faust IV.
Faust So Far est brut et expérimental, entre l’esquisse et le produit fini. Avec cette touche d’adversité, farouche et glacée. D'ailleurs, pour certains, les passages de l’album les plus belliqueux sont déjà animés par un esprit punk. Certes, ce genre musical tenta de rayer le courant progressif de la carte des genres musicaux, mais finalement, n’est-il lui-même pas contenu dans certains groupes à la griffe prog, comme Faust ?
Note : 4,5/6
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