lundi 10 novembre 2008

DUELLO MADRE Duello Madre (1973)

Duello Madre - Duello Madre
Progressif / Jazz-Rock / "Canterbury" (Italie)


Duello Madre. Le pied. Avec Picchio dal Pozzo, on tient peut-être ce qui se rapproche le plus du courant Canterbury… en Italie. Les atmosphères moelleuses et fragiles, les cuivres perturbateurs, énergiques et agiles… auxquels on ajoute un gros travail à la basse… et l’on obtient cet album technique et insolite, portant le nom de son géniteur, groupe énigmatique entre mille, né de l’union d’anciens membres d'Osage Tribe et de Circus 2000 (et comptant en ses rangs Pippo Trentin, sax tenor).

Il s’agit d’un disque exigeant, ambitieux et élégant. La production de Gian Piero Reverberi met en valeur tout l'éclat et le rôle primordial de chacun des instruments (saxophone, flûte, guitare & basse, percussions). Néanmoins, beaucoup trouveront l'opus dense et confus, malgré sa courte durée le rendant assez accessible, comparé à un Third de Soft Machine par exemple (plusieurs écoutes furent tout d’abord nécessaire pour baliser le terrain, planter le harpon dans la bête, puis d’autres pour la maîtriser).

Cinq morceaux constituent cet album de jazz-rock progressif, faisant le grand écart entre les atmosphères méditerranéennes et les influences de la Nouvelle-Orléans. On retiendra surtout ‘Madre’, long morceau d’une dizaine de minutes captant la magie du mouvement Canterbury et jouant sur les contrastes de passages plus calmes et d’autres plus animés.

Cependant, le travail à la basse apparaît sans doute comme l’un des éléments les plus marquants, et ce sur tous les morceaux : que ce soit sur ‘Aquile Blu’, le titre d’ouverture (le seul track contenant du chant, d’ailleurs assez typiquement italien) ou sur ‘Momento’, qui contient un interlude onirique à la flûte. On ne saurait oublier non plus ‘Otto’ et ‘Duello’, titre final, montrant encore le sens du rythme du groupe et l’utilisation de sa basse serpentine.

Pfff… Et après, qui osera nous bassiner que les progueux n’ont pas de bonnes sections rythmiques ? En tout cas, si cet album éponyme demeure sans suite, il reste quand même un gros coup de pied dans la scène italienne, un disque formidable et chaleureux illuminant le courant progressif de ses lumières. Et puis, quelle pochette…

Note : 5/6

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire