jeudi 6 septembre 2012

Peter GABRIEL OVO (2000)

Peter Gabriel - OVO
Art Rock/Pop (Angleterre)


OVO jouit d’un statut un peu particulier : à la fois concept album (on y retrouve une trame conceptuelle et des morceaux qui se répondent les uns aux autres) et musique sur commande pour le show du Dôme du Millénaire, à Greenwich, conçu et construit pour célébrer le nouveau… millénaire. On y compte depuis expositions, attractions, tournoi sportif…

Mais revenons à OVO. Il faut bien dire que le contenu est assez diversifié : des chansons, des passages plus atmosphériques en général très réussis (‘Low Light’ et ‘The Nest That Sailed The Sky’), des transitions minutieuses, et toujours ce choc tradition/technologie parfois superposé à un contraste entre des titres plus fragiles ou paisibles et d’autres plus menaçants (pensons à ‘Revenge’ ou ‘White Shadows’ pour l’aspect hostile et mécanique). Comme sur Passion (et la comparaison s’arrête là) on retrouve aussi la réunion au sein d’un line up élargi des fidèles (Tony Levin, Manu Katché, David Rhodes…) et de moult artistes d’autres horizons (Neneh Cherry, Brian Transeau, le célèbre Steve Gadd, L.Shankar déjà entendu sur Passion…). Cela permet une richesse de sons, une variété d’identités immédiatement détectable notamment aux niveaux des vocaux.

Un thème majeur semble se détacher, déjà bien mis en valeur par une production lisse et impeccable (mais ça, ce n’est guère une surprise) : celui de ‘Low Light’, morceau soigné notamment par ses cordes et appelé par une habile transition ambiante… et que l’on retrouve aussi sur le très beau ‘Downside Up’, titre que j’aime beaucoup même si la rupture amenant une section plus rythmée me déplaît un peu. Notons-y également la présence d’Elizabeth Fraser. Par ailleurs j’aime beaucoup ‘The Tower That Ate People’, assez réussi, gardant une vraie fidélité avec le Peter Gabriel moderne. Le disque se termine de belle façon avec les dix minutes de ‘Make Tomorrow’, chanson simple et très accessible, voire planante, et précédée d’un morceau atmosphérique discret et de bonne facture : ‘The Nest That Sailed The Sky’.

Pourtant, l’album manifeste certains égarements de l’artiste : modernité déjà un peu ringarde avec l’ouverture ‘The Story of OVO’, forme de rap nonchalant, et ce morceau un peu mièvre, ‘The Man Who Loved The Earth/The Hand That Sold Shadows’, qui ne seront sauvés ni par le talent de l’artiste ni par sa maîtrise de la technologie. Il y a aussi un titre assez étrange qui n’est pas vraiment un échec : la reprise de ‘The Time Of The Turning’, présentant une musique tradi un peu gratuite voire cliché (bien qu’assez subtile dans son évocation du thème principal), mais également une section middle chantée bien intéressante pour ces petits sons accordéons dans le fond. Enfin, il reste à voir si OVO n’a pas un peu participé à l’équivoque des concerts du Gab’, devenant peut-être un tantinet trop « spectacles », mais ça c’est aussi un autre débat.

OVO est témoin des petits défauts de Peter Gabriel, mais aussi de nouveaux éléments solides à apporter à sa déjà imposante collection. Certes OVO apparaissait aussi à mes yeux comme un des disques (si ce n’est le disque) les moins captivants du Gab’. Pourtant, il s’en sort plutôt bien aujourd’hui, et je me remémore ses ambiances diaphanes, mélancoliques et attachantes. D’ailleurs, quel que soit l’avis sur la qualité de l’histoire contée, la thématique de la famille est finalement assez bien mise en valeur et apporte véritablement une certaine profondeur à l’œuvre, introspective et onirique.

Note : 4,5/6Morceaux fétiches : ‘Downside Up’, ‘Low Light’, ‘The Tower That Ate People’

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