Krautrock / Musique spirituelle (Allemagne)
L’appel du sacré. Des voix lunaires, célestes, s’échappant du néant, à moins qu’elles ne soient souterraines, surgissant progressivement d’un abîme entrouvert. Puis ces percussions mystiques... Peut-être sommes-nous plus simplement dans le jardin du pharaon, lors d’une méditation, non loin d’une paisible rivière. In den Gärten Pharaos n’est pas seulement la pièce maîtresse de la discographie de Popol Vuh, et l’apex de sa première formule, il reste aussi un au-delà pour le krautrock, spirituel et ambiant, développant ses aspects stylistiques tout en y insufflant la personnalité d’une de ses formations majeures. Deux grands morceaux de près de 20 minutes, deux grandes phases, comme on aimera à en trouver chez Klaus Shulze, Tangerine Dream, Ash Ra Tempel et consorts. Deux faces… l’une, éponyme, tressaillant dans l’intimité d’un effroi, sensible et inquiétante, avant de dévoiler une mélodie doucereuse, enveloppée dans des sphères aquatiques ; l’autre, ‘Vuh’, majestueuse, auréolée de son nimbe, illuminée par un orgue brûlant et ses rayons dorés… A mon sens une des plus belles pièces du genre… Si le premier morceau nous fait découvrir une musique spatiale à plusieurs niveaux, et dans laquelle on s’engouffre, dans laquelle on apprend à redécouvrir l’espace sonore au sein d’une composition, le second nous expose l’écrasante beauté du temps et la proximité de l’instant d’un recueillement, ou d’une illumination réflexive et émotive. In den Gärten Pharaos reste un des classiques emblématiques d’un groupe, d’une figure de style, l’appel intérieur de tout un genre musical.
Note : 6/6
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