Post-Rock (Islande)
Je me souviens avoir acheté ce disque en Norvège, à Bergen, en 2003. Probablement pour rester dans les atmosphères nordiques. C’était en tout cas un choix judicieux pour amorcer la découverte de Sigur Rós. Ágætis Byrjun, album très respecté, a en effet propulsé le groupe au devant de la scène et reste ainsi le premier vrai classique de la formation islandaise.
Tout d’abord, Ágætis Byrjun demeure assez impressionnant au niveau de la forme. Le groupe bâtit vraiment son propre univers (et parfois sa propre langue vonlenska). Sa musique est propice pour nous faire voyager dans un monde pur et étrange, rempli d’éléments naturels que le groupe semble avoir lui-même façonné, paradoxalement. Un véritable langage musical est né. Le falsetto de Jònsi et les divers instruments (notamment via le jeu à l’archet) construisent des ambiances limpides et cristallines extrêmement soignées et personnelles, et évoquent tour à tour la tempête ou le calme religieux. En tant que telle, la qualité de la démarche est considérable.
Cependant au niveau du contenu, je reste davantage perplexe. La personnalité de Sigur Rós, au final assez marquée, est à double tranchant. Ça couine, ça dégouline même un peu parfois. Enfin juste un peu, hein. Les morceaux ne sont pas toujours réussis, et ce malgré une vraie sensibilité de composition. Mais c’est histoire de chipoter et surtout d’être honnête avec cette œuvre. Paradoxalement, derrière cette musique fragile, se cache un caractère parfois un peu inélégant voire un tantinet pompeux par endroit :
- ‘Starálfur’ est une pièce symphonique miniature remarquable à plusieurs reprises mais son refrain est un peu trop grandiloquent, notamment à cause de son avalanche de cordes.
- Pour les mêmes raisons, les emphases de ‘Hjartað hamast’ me sont pénibles, même si son outro est plus subtile.
- Enfin, la montée d’adrénaline de ‘Viðrar vel til loftárása’ semble prendre tout le monde dans son envol tout en me laissant sur le quai.
Ces éléments entraînent chez moi un conflit dérangeant, un écart entre la maîtrise de la forme et les maladresses du fond, du contenu. Alors bien sûr j’ai tout de même quelques compositions fétiches comme ‘Flugufrelsarinn’ (et son très bon couplet), le morceau-titre, assez touchant, ou encore le mélodique ‘Olsen Olsen’… Mais l’ambiguïté reste présente en filigrane.
A la fois accessible et très typé, Ágætis Byrjun peut en fait être adulé comme négligé. Il symbolise néanmoins l’appel du grand froid, un truc un peu métaphysique, et un album à prendre, au minimum, en considération. En somme, et comme son titre le signifie en toute simplicité, ce grand pas en avant qu’est Ágætis Byrjun demeure… un bon début.
Note : 4/6
Tout d’abord, Ágætis Byrjun demeure assez impressionnant au niveau de la forme. Le groupe bâtit vraiment son propre univers (et parfois sa propre langue vonlenska). Sa musique est propice pour nous faire voyager dans un monde pur et étrange, rempli d’éléments naturels que le groupe semble avoir lui-même façonné, paradoxalement. Un véritable langage musical est né. Le falsetto de Jònsi et les divers instruments (notamment via le jeu à l’archet) construisent des ambiances limpides et cristallines extrêmement soignées et personnelles, et évoquent tour à tour la tempête ou le calme religieux. En tant que telle, la qualité de la démarche est considérable.
Cependant au niveau du contenu, je reste davantage perplexe. La personnalité de Sigur Rós, au final assez marquée, est à double tranchant. Ça couine, ça dégouline même un peu parfois. Enfin juste un peu, hein. Les morceaux ne sont pas toujours réussis, et ce malgré une vraie sensibilité de composition. Mais c’est histoire de chipoter et surtout d’être honnête avec cette œuvre. Paradoxalement, derrière cette musique fragile, se cache un caractère parfois un peu inélégant voire un tantinet pompeux par endroit :
- ‘Starálfur’ est une pièce symphonique miniature remarquable à plusieurs reprises mais son refrain est un peu trop grandiloquent, notamment à cause de son avalanche de cordes.
- Pour les mêmes raisons, les emphases de ‘Hjartað hamast’ me sont pénibles, même si son outro est plus subtile.
- Enfin, la montée d’adrénaline de ‘Viðrar vel til loftárása’ semble prendre tout le monde dans son envol tout en me laissant sur le quai.
Ces éléments entraînent chez moi un conflit dérangeant, un écart entre la maîtrise de la forme et les maladresses du fond, du contenu. Alors bien sûr j’ai tout de même quelques compositions fétiches comme ‘Flugufrelsarinn’ (et son très bon couplet), le morceau-titre, assez touchant, ou encore le mélodique ‘Olsen Olsen’… Mais l’ambiguïté reste présente en filigrane.
A la fois accessible et très typé, Ágætis Byrjun peut en fait être adulé comme négligé. Il symbolise néanmoins l’appel du grand froid, un truc un peu métaphysique, et un album à prendre, au minimum, en considération. En somme, et comme son titre le signifie en toute simplicité, ce grand pas en avant qu’est Ágætis Byrjun demeure… un bon début.
Note : 4/6
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